La souveraineté parce que …

 

« S’il n’accepte pas le risque, chaque citoyen peut manquer son avenir à jamais, comme l’homme qui a peur de la vie, comme la femme qui craint le futur qui pourtant, reste encore à bâtir« . – René Lévesque.

 

Parfois, mon peuple a peur. Demain fait toujours un peu peur.  Le changement aussi. Mais mon peuple est pacifique, généreux et créatif. Il a vu naître des défricheurs, des visionnaires, des bâtisseurs et des artistes de grands calibres. Mon peuple a peur. Trop peur, mais un jour quand il se lève, mon peuple est grand, debout. Ses pieds ne sont plus d’argiles. Ses souliers ont beaucoup voyagé.

 

Je crains l’assimilation de mon peuple. Je refuse la négation de sa différence. Je crains pour ce Québec qui ne compte plus que pour 23 % de la population canadienne. Ainsi, les anglophones, plus nombreux, se gonflent en nombre nécessairement plus vite. Je refuse que d’autres se taisent trop souvent ou se lèvent encore et parlent en notre nom. Je refuse que, mondialisation aidant, des décisions soient prises au plan international et que se soit chose faite, sans véritable représentativité de la distinction québécoise. Je refuse aussi à ce que de nouvelles circonscriptions, parce qu’implantées dans le reste du Canada, viennent diminuer encore plus le poids du Québec. Seule la perspective en elle-même est de trop. La voix québécoise est bien trop belle pour être ainsi réduite au chuchotement. Je refuse que le Canada, maintenant seul, puisse élire un gouvernement conservateur majoritaire au pouvoir. Une gouvernance si loin de ce que nous sommes. Pourquoi être une partie de quelqu’un d’autre quand, au fond, on peut être 100 %  soi-même ? À quoi bon quémander encore ce qu’on pourrait prendre, ce qu’on peut faire ? Les peuples, tous les peuples, n’ont-ils pas le droit de disposer d’eux-mêmes ? Ne vient-il pas un temps où il faut accepter son histoire et rencontrer son destin, ici souverainiste ? Je veux, comme des millions d’autres, le rayonnement de nos différences. Je veux la pleine vitalité de notre art, de notre culture, de notre langue, de notre identité, finalement.

 

Parce que le français m’est identitaire. Il est une partie de mon âme. Le français est résilient mais sa force est tranquille. Une langue se conjugue toujours avec beaucoup de fragilité lorsque son expression est minoritaire. Je vis au sein d’une nation, la seule en Amérique, où le français consacre la différence de ses gens. Je refuse sa précarisation alors que plus de deux cents amendements sont déjà venus affaiblir sa principale législation. Je veux une langue libre et fière. Trop de luttes sont déjà loin derrière. Et le français, lui, se souvient. Sa ponctuation est affirmative mais son verbe est conditionnel, conditionnel à nous. Que les autres langues soient un atout et non une habitude, ni non plus une simple préférence ou un libre choix. Je refuse à ce que l’histoire du Québec soit, un jour, enseigner en anglais. Je veux un français écrit, parlé, chantant, attractif, coloré, majoritaire, en ville, en campagne, à la maison, au travail. Je le veux fait d’accents, de poèmes, de patois, de légendes, de mots doux. Pour nos enfants et pour ceux qui restent à naître.

 

Parce que je veux recevoir les immigrants avec fierté comme de nouveaux québécois tout en sachant les accueillir avec un grand respect, commun entre nous. Je souhaite un Québec les choisissant et leur présentant réellement qui nous sommes tout en facilitant les moyens de leur intégration. Je refuse que le multiculturalisme leur soit présenté alors que ce « vivre ensemble » ne représente en fait que l’état canadien-anglophone des choses. Je refuse que nos immigrants prêtent allégeance à une reine et s’anglicisent. Je veux que leur intégration passe expressément par une citoyenneté québécoise comme projection respectueuse de ce que nous sommes. Je veux un état résolument laïc.

 

Parce que je nous veux détenteur et responsable de l’assurance-emploi comme de tout autres programmes sociaux destinés à favoriser l’autonomie, l’emploi et à lutter contre la pauvreté. Je veux une sociale démocratie pour mon peuple. Reconnaitre que tous ne naissent pas dans les mêmes conditions, que tous n’ont pas les mêmes dispositions, où l’entraide est une valeur fondamentale, où le bien public vaut plus que tout et où la répartition des richesses favorise l’égalité des chances. Je nous souhaite très loin du néolibéralisme. Je veux une démocratie participative de contre-pouvoir où le citoyen est au centre de tous les intérêts et où les médias d’actualités politiques informent réellement, objectivement. Je veux que les sièges sociaux, névralgiques à l’économie comme à tout autre domaine, aient leurs racines chez nous. Notre statut actuel ne représente tellement pas l’émancipation dont nous sommes capables. Je suis tanné d’être locataire et d’enrichir un propriétaire avec un bail que je n’ai jamais signé et, qui plus est, jadis, lors d’un mariage arrangé. Notre ADN n’est pas canadien. Notre sport national, pas plus. Notre hymne déjà chante en chœur: Gens du pays.

 

Parce que je veux avoir, pour mon peuple, une pleine manœuvre à réformer ses institutions et leur régime de gouvernance. Parce que le Québec possède son propre code civil et que je lui veux, au mérite de ce que nous sommes, un droit criminel conforme à nos valeurs; je prends acte d’un trop évident constat: le fédéralisme renouvelé n’est pas possible. Je refuse des peines inégales de sens les unes par rapport aux autres. Je refuse un régime axé sur la répression au détriment de la réhabilitation. Je refuse un état royal qui institutionnalise l’iniquité. Je refuse qu’un autre état nomme des juges qui ont un pouvoir quelconque sur nous alors même que plusieurs d’entre eux n’arrivent pas à prononcer leur jugement dans ma langue. Je refuse que la Charte d’une autre nation prédomine sur la nôtre. Je refuse une Cour suprême qui se substitut trop souvent à la politique. Je refuse un fédéralisme qui me place presque en tutelle. Je veux que le Québec puisse faire entendre sa voix à l’ONU, à l’UNESCO, à l’Organisation mondiale du Commerce comme à l’ALÉNA. Je veux discuter de pays à pays. Je veux le Canada comme voisin et comme partenaire au sein de la communauté internationale. Il ne saura se passer de nous.

 

Le Québec au Canada a le tiers de ses pouvoirs et la moitié de son budget, comment donc peut-il exprimer son plein potentiel ? Parce que je me soucie de mes taxes et de mes impôts; je veux que ce milliard ou presque envoyé chaque semaine à Ottawa soit désormais aux services de nos priorités. Ottawa ne nous redonne qu’en partie, selon ses choix à lui. Ses priorités ne sont pas les nôtres. Je suis tanné de financer des ministères en double, les uns ici, les autres ailleurs. Je refuse à ce que nos milliards continuent d’être au service des énergies sales, enrichissent les intérêts privées, endossent les idéologies militaires, cautionnent les économies d’évasion et détournent le bien public. J’aimerais que nos milliards soient, entre autre chose, investis en santé et en éducation, chez nous. Je veux un gouvernement démocratique, actualisé, transparent, intègre, près de la population et véritablement soucieux du bien public. Je veux un seul gouvernement, une seule élection, un seul budget, un seul impôt, une seule taxe, un seul drapeau. Je refuse la monarchie. Je refuse la guerre. Je refuse le statu quo. Je ne veux ni payer le salaire des sénateurs ni les artifices du gouverneur général, représentant de la reine. Elle qui vit d’Angleterre. Lors de la séparation d’un couple, n’y-a-t-il pas le compte des actifs et des passifs, le partage d’un certain patrimoine ? Mon Québec pacifique a déjà payé près du quart des immobilisations canadiennes. Alors faisons le compte.

 

Nos ressources minières, forestières, éoliennes et hydriques sont parmi les plus favorables comme les plus abondantes sur terre. Notre territoire est à faire rêver mais le contrôle de notre territoire, bordé d’eau, ne nous appartient même pas. Il faut que ça change. Nous possédons la ressource bientôt la plus prisée du monde. Notre eau est potable, abondante et renouvelable. Je veux que le Québec instaure l’indépendance énergétique, exempte de cette maudite dépendance au pétrole pour devenir de plus en plus près de l’énergie hydroélectrique et de l’utilisation des transports collectifs Je tiens trop à la richesse de mon Québec pour ne rien faire. Je refuse que soit dilapidé nos ressources naturelles. Mon Québec ne craint pas les défis environnementaux. Mon Québec n’est ni à vendre, ni à piller.

 

Certes l’indépendance n’est pas une finalité, c’est un instrument d’émancipation. La souveraineté ne se fait pas sur un coup de tête, elle se réalise à un coup de cœur. La souveraineté ne règle pas tout. Elle est un progrès.

 

Il n’y a rien de plus fort qu’un peuple debout, capable d’assumer son destin. Un jour mon peuple n’aura plus peur. Parce que.

 

Mon Québec est projet. Il est vert. Il est bleu. Il n’en tient qu’à nous.

L’inévitable tôt ou tard


Le rêve du pays du Québec deviendra réalité si tant est que les québécois sont suffisamment informés de la cohérence de ce légitime aboutissement et si, encore, l’identité québécoise se retrouve menacée de l’intérieur comme de l’extérieur.

Le PQ a décidé de se tenir debout à la fin avril et il a témoigné d’une unité à la fois historique et essentielle en appuyant sa chef à 93 %. Il a décidé de travailler, dans un deuxième temps, à convaincre la population de sa nécessaire indépendance et à mieux faire connaitre Mme Marois plutôt que de pencher vers la facilité, en réaction à certains sondages ponctuels, en évinçant sa chef. Cela s’inscrit dans une démarche cohérente et crédible. Il est en effet préférable à ce que des personnes d’expérience poursuivent le travail amorcé. En fait a posteriori, maintenant que sont connus les résultats des élections fédérales du 2 mai; il n’aurait pu être autrement. En regard du passé et par respect de l’avenir à bâtir.

La fierté trouvera sa voie

Les Québécois savent réagir. Il faut comprendre leurs réactions sous un plan sociologique. Très récemment, avec beaucoup de courage, ils ont sacrifié leurs voix sur la scène fédérale. Ils se sont temporairement « drapés orange » pour éviter Harper. Une dernière chance, un dernier élan qui a tout de même permit au Canada de s’élire un gouvernement majoritaire de droite, le gouvernement d’une autre solitude. Désormais et plus que jamais, le fédéralisme canadien ne saura véritablement répondre aux aspirations du Québec. L’échiquier actuel viendra même presser le pas à la démarche souverainiste du Quebec. Un gouvernement libéral majoritaire au Québec, malgré les 58 % de québécois qui ont voté contre, vient ébranler la probité québécoise. La marque libérale du Québec s’effrite, elle aussi. Sur l’autre plan, un gouvernement conservateur majoritaire aliénera l’identité québécoise dans ce qu’elle a de plus intime et diminuera le poids de sa représentation au sein du Canada.

Les Québécois ont rejeté l’offre conservatrice à 83 %. Ils ne seront que très embarrassés de devoir payer pour l’américanisation du Canada, pour des dépenses militaires accrues, de payer pour la construction de prisons, pour l’investissement massif en sécurité, de suspendre les subventions de programmes sociaux auxquels ils adhèrent et du coup, de subventionner le pétrole à coup de milliards. Ils n’accepteront pas le fait de devoir remettre en question des acquis sociaux, le fait de subir des coupures dans le financement des partis politiques, dans la culture, pire de faire la sourde oreille aux défis environnementaux pourtant justifiés. Les valeurs québécoises diffèrent significativement de celles de l’Ouest canadien. Harper se rapprochera de sa base et cette profonde différenciation ne sera désormais que des plus flagrantes.

L’opposition néo-démocrate viendra quant à elle heurter le carcan constitutionnel et en démontrer le cul-de-sac pour la minorité québécoise. Mieux, chaque association du travail de l’opposition à la mobilisation populaire viendra éveiller l’ADN souverainiste. Une nuance demeure : il ne s’agit pas de se joindre au NPD. Il ne peut faire mieux au plan fédéral. Il faut toutefois se conjuguer à cet élan. Ce que propose la gouvernance souverainiste du Plan Marois répondra très promptement à la conjoncture actuelle et le NPD aidera la mobilisation québécoise.

La déconfiture du Bloc est certes triste et désolante. Nos amis Bloquistes ne méritaient  pas un tel traitement. Toutefois, le déficit de représentation du Québec sur la scène fédérale n’apportera plus la sécurité au Québec d’hier quant à la protection de leurs distinctions. Ce nouveau déficit dirigera le Québec vers une autre issue. Il est toutefois sage que le Bloc ne soit pas sabordé pour autant. S’il n’est plus la police d’assurance du Québec contemporain, il doit demeurer un levier d’expérience à la cause, s’il fallait. Les Bloquistes ont beaucoup de travail ici. Une autre entrée en scène peut attendre M. Duceppe, le moment venu.

Le véritable tremplin

L’émancipation du peuple québécois sera l’œuvre du peuple lui-même. La démocratie n’est pas une entité autonome. Elle est sage, elle est savante mais il lui faut un courant, un levier et une occasion pour s’exprimer. La démocratie doit parfois être provoquée. Elle s’exprime lorsqu’elle est placée devant un choix. Il lui faut ces occasions. Justement, des propositions de rapatriement avec le système fédéral actuel, de multiples champs de compétences et d’espaces fiscaux dans des domaines comme l’impôt, la langue, l’environnement, la culture, le développement économique et l’immigration viendront placer les québécois devant un choix. Eux qui ont et qui auront, à juste titre en mémoire, une série de promesses rompues.

La souveraineté est la fière occasion de repenser les structures pour se doter d’un État à la lumière de ce que nous sommes vraiment et à la mesure de ce que nous désirons réellement. Il suffit d’en faire la pédagogie au plus grand nombre. Sachons-le, dans l’histoire récente, plus de deux cents peuples se sont donnés la liberté de choisir. Ils se sont donnés un pays qui ressemblent à leurs propres spécificités. Ce qui ne les empêchent pas d’être ouverts sur le monde. Ils ont marché, en dépit de nombreux sceptiques, de détracteurs même, vers la liberté d’être ce qu’ils sont. Jamais depuis, n’apprend-ton la déception de l’un ni de l’autre. Chacun a pourtant eu son lot de « remis à plus tard » mais tous se sont finalement rendus à l’évidence. Le parcours du Québec est sinueux. Mais combien plus difficile a pourtant été la route pour beaucoup d’entre eux ?

Le véhicule mobilisateur

La force du nombre est génératrice de changement et ce désir de changement est tout à fait cohérent avec les aspirations de l’électorat. La souveraineté politique du Québec est d’un idéal engageant. Si, bon an, mal an, plus de 40% des Québécois sont déjà acquis à l’idée, il est possible de mobiliser une autre tranche de la population en faveur de cette option. Il faut suivre l’élan amorcé plutôt que de chercher à le combattre. Il faut rejoindre ceux qui ne sont pas convaincus. Un orateur ou un rédacteur souverainiste qui ne rencontrerait pas de résistance, sachons-le, ne s’adresse tout simplement pas au bon auditoire.

Un militantisme reposant sur de nouvelles bases est le véhicule mobilisateur. Il n’y pas un meilleur moment pour la cause souverainiste qu’un gouvernement majoritaire de droite et une opposition officielle idéologiquement plus à gauche au Canada pour diriger le Québec vers son indépendance.

Le québécois est pacifique et émotif. Il rêve certes mais il réagit aux scandales et est en quête de symboles. Il est un bâtisseur et se range derrière un plan novateur. La langue et l’identité sont la pierre angulaire de sa mobilisation. L’identification lui est aussi nécessaire. Le désir du changement et de la distinction le caractérise. Il faut, à mon sens au plus tôt, joindre le québécois au grand projet de l’indépendance énergétique,  dans les pas et à la suite de l’héritage de Lévesque. Il s’agit que le PQ incarne ce renouveau et qu’il prenne le pouvoir au Québec avec un gouvernement majoritaire.

L’après demain

Maintenant, en regard de notre avenir, ne serait-ce pas un bel héritage que de permettre à nos enfants de se gouverner politiquement en adultes, le moment venu ? Ne serait-ce pas un sain héritage que de leur donner le plein pouvoir d’agir sur le plan collectif ? L’émancipation politique n’est-elle pas le propre d’une nation rendue à majorité ? Le constat est clair : jamais le Québec ne prendra son véritable envol autrement que par sa véritable indépendance. La repousser est de l’ordre de la peur. L’en empêcher relève du déni.

Nous ne sommes plus à l’époque des mariages arrangés, des unions forcées. L’identité canadienne diffère radicalement de la nation québécoise. La relation Québec-Canada ne devrait être qu’au plan de la réciprocité commerciale, d’un pays limitrophe à un autre. Tant l’histoire que l’actualité le prouvent. Il suffit un tant soit peu d’en reconnaitre les faits. Et si nous étions encore des millions de québécois à regarder ensemble dans la même direction ? N’est-ce pas le propre de ceux qui s’aiment ?

Découpage de la carte électorale

Il est clair qu’un vote rural a actuellement plus de poids qu’un vote urbain. Le noble idéal n’est pas toujours atteignable.

Est-ce que le principe démocratique: « une personne =  un vote » devrait primer sur les spécificités démographiques ? Je ne crois pas. Le peuplement du Québec étant trop distinct quant à la grandeur de son territoire. Le découpage électoral ne devrait pas, à lui seul, se calculer en fonction du nombre. Pas plus qu’une majorité de gens ne devrait contraindre la représentativité d’une minorité de personnes.

En fait, je ne pense pas qu’il faille juger la situation sous le principe de l’égalité des voix mais plutôt sous la prémisse de l’équité sociale quant aux régions urbaines en rapport avec les régions rurales. Sous cet angle, la compréhension est autre. Ainsi, la « valeur » d’un vote ne se définie que lorsque joint à une communauté de votes selon les particularités explicitement idéologiques, historiques, économiques, culturelles et sociales d’une communauté formée, d’une région donnée.  Un vote est identitaire au plan collectif et une communauté ne peut trouver sa seule particularité que dans la force de son nombre.

L’équation démocratique doit, à mon sens, distinguer deux fractions distinctes.. Ainsi, le découpage de la carte électorale devrait inclure, dans son calcul, un facteur prédominant quant à la superficie d’une région par rapport au nombre de ses électeurs et ce, lorsqu’il s’agit d’une région rurale. La région urbaine, quant à elle, pouvant compter sur une représentation plus institutionnalisée de services démocratiques, devrait se rapprocher plus distinctement d’un nombre donné. Finalement, notre démographie ne commande pas encore d’augmenter le nombre de députés.

Vote de confiance


Députés, Délégués, Militants, Électeurs: Confiance

http://www.youtube.com/watch?v=eYkwZRHP_MI

Le premier

Vidéo

http://www.youtube.com/watch?v=-Vrms4nF0Rk

Cent bilans

En cette fin d’année, il est à propos à dresser un bilan du gouvernement. Un bilan récent et couvrant l’usure marquée par près de huit ans au pouvoir.

Certes, le constat est triste, dur et accablant. Il y aurait bien quelques points positifs. Leurs raretés ne portent toutefois pas à en faire l’énumération.

Ce sommaire bouscule. Il n’est toutefois que la conséquence directe de l’entêtement d’un homme et de son équipe. Ce bilan souffre de ces années de gouverne libérale qui étouffent et paralysent le Québec. Ce bilan hypothèque la vie et l’avenir de la population québécoise.

Avec de tels échecs, je souhaite une profonde réflexion au Premier ministre du Québec et ce tout au long du congé des fêtes. Et s’il advient que ses conclusions ne le poussent pas à relever de nouveaux défis, ailleurs qu’ici; je lui souhaite le courage utile à relever le Québec autant que faire se peut et ce, sans souci à se faire réélire.

Cent bilans du PLQ

  1. Absence de projet emballant et mobilisateur
  2. Déni libéral d’imputabilité des politiques
  3. Budget libéral inégalitaire et régressif
  4. Gaz de schiste à la faveur de l’industrie
  5. Démêlé personnel du Premier ministre
  6. Commission Bastarache comme pré-enquête du procès civil intenté
  7. Garderies religieuses et garderies libérales
  8. Approche à la pièce pour des problèmes pourtant systémiques
  9. Nominations partisanes au sein de l’appareil gouvernemental
  10. Octrois de contrats sans appels d’offres au profit de la famille libérale
  11. Improvisation nationale pour la grippe A (H1N1)
  12. Silence complice lors d’appels d’offres truqués
  13. Insatisfaction généralisée des électeurs entretenue par le déni
  14. Dossier santé du Québec paralysé
  15. Complicité dans l’émission de factures gonflées
  16. Aplaventrisme devant Ottawa
  17. Réforme bâclée de l’éducation
  18. Franchise libérale régressive sur la  santé
  19. Fuite dans la reddition de compte
  20. Transferts fédéraux inégaux
  21. Harmonisation des taxes en suspend
  22. Favoritisme libéral dans l’octroi de permis et de subventions
  23. Abandon de l’industrie agricole
  24. Prête-noms pour gonfler les coffres du PLQ
  25. Permissivité à la non-transparence d’Hydro-Québec
  26. Infiltration tolérée de la mafia et du crime organisé dans l’économie légale
  27. Endettement historique des finances publiques
  28. Promesses non-tenues lors des campagnes libérales
  29. Incapacité d’accueil de la population sinistrée d’Haïti
  30. Crise dans le monde municipal
  31. Manque de leadership pour l’échangeur Turcot
  32. Cynisme record de la population québécoise envers la classe politique
  33. $75 000  par an en rallonge pendant 12 ans alors que le Premier ministre n’a  pour seul employeur que la population québécoise
  34. Privatisation accrue des services publics
  35. Croissance annuelle des dépenses de l’État malgré la promesse d’un plan de                              redressement
  36. Mensonges sur l’effort gouvernemental de 62 % alors que la récupération fiscale y est inclus
  37. Abandon de l’industrie forestière
  38. Permission de l’achat d’un droit linguistique par la loi 115
  39. Suscitation de collectes pour les ministres au montant de $100 000 par an
  40. Ligne de parti imposée à outrance à la députation libérale
  41. Aveuglement quant aux 30 % qui sont et seront payées en trop sur 40 milliards                                  d’investissement
  42. Politisation des règles de nomination des juges
  43. Retour d’ascenseur  aux amis libéraux et démissions de deux ministres
  44. Permissivité d’enquête des médias au-delà de leurs rôles habituels en refusant                                  l’implication gouvernementale à mettre à jour un système illégal
  45. Accommodements religieux déraisonnables, au cas par cas
  46. Laïcité ouverte
  47. Refus d’instauration d’une Charte de la laïcité
  48. Non-respect de l’électorat quant au mandat obtenu
  49. Formation timide des super-infirmières
  50. Perte historique à la Caisse de dépôt
  51. Abandon de nombreuses victimes flouées par des investisseurs
  52. Affaiblissement continue de la Loi 101
  53. Démantèlement de Shell sans intervention ministérielle
  54. Maltraitance de nos ainés
  55. Gestion inefficace du dossier informatique dans l’appareil gouvernemental
  56. Redevances grotesques des ressources naturelles québécoises
  57. Soudoiement de l’élu avec incitatif à ne pas en dévoiler les faits sous peine de                              poursuites
  58. Culture de l’Omerta
  59. Hausses tarifaires multiples qui appauvrissent encore plus les personnes en déficit de pouvoir sur leurs vies
  60. Plan Nord reporté et irréaliste
  61. Malversation tolérée par le gouvernement libéral
  62. Idée unique et obstinément axée sur l’économie
  63. Financement illégal au sein du Parti libéral du Québec
  64. Explosion des coûts et report à la réalisation du CHUM et du CUSM
  65. Mesures libérales improvisées pour survivre à la petite semaine
  66. Collusion libéralisée
  67. Coût non-contrôlé des médicaments
  68. Faillite morale et dérive sectaire du Parti
  69. Statu Quo d’un Québec fédéré et coincé
  70. Fraudes fiscales tolérées par le manque de coordination entre les ministères impliqués
  71. Non-respect des institutions du Québec
  72. Détérioration significative du système de santé
  73. Bilan des autres pour seule réponse lors des débats parlementaires
  74. Intégration faible des immigrants
  75. Absence de leadership pour le gisement Old Harry
  76. Reconnaissance parcimonieuse des diplômes étrangers
  77. Bâillon anti-démocratique
  78. Laisser aller, par l’absence de mesures globales, du préoccupant décrochage                                            scolaire
  79. Dépôt de projets de lois bâclés exigeant des centaines d’amendements
  80. Refus à débattre de motions pourtant légitimes
  81. Invasion des lobbys soutenue
  82. Économie parallèle permise
  83. Tentative de diversion médiatique par des annonces hors propos de l’actualité
  84. Intérêts partisans préférés à l’Intérêt national
  85. Éthique élastique selon ce qui est payant ou pas
  86. Augmentation des cadres et de la bureaucratie
  87. Délaissement de sièges sociaux au profit du Canada
  88. Pressions indues sur l’escouade Marteau
  89. Abandon du peuple au Nunavik
  90. Réforme improvisée de la carte électorale
  91. Sourde oreille à la population québécoise qui s’exprime par le biais de nombreux                               sondages
  92. Mutisme quant à « l’affaire Lola »
  93. Gouffre financier de l’îlot Notre-Dame
  94. Bonis aux fonctionnaires malgré de piètres résultats
  95. Annonce de subvention, à même les deniers publics,  pour un Colisée profitant en très grande partie à des retombées économiques pour le privé
  96. Sous-traitance exagérée au profit de firme de communication choisie expressément pour refaire l’image du gouvernement
  97. Mépris des partis de l’opposition représentant pourtant un électeur sur deux
  98. Ressassement de vieilles histoire en chambre remontant même à il y a plus de 20 ans
  99. Monnayer le salaire d’appoint du Premier ministre avec l’adoption d’un code d’éthique
  100. Refus entêté d’une enquête publique sur l’industrie de la construction et le financement des partis politiques, enquête pourtant exigée de façon consensuelle par la quasi-totalité de la population

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Dérive sectaire au PLQ

La secte n’est pas toujours religieuse. Il arrive qu’un groupe, relativement restreint dans son nombre et dans sa pensée, finisse par glisser vers le totalitarisme en se séparant de la société qui s’y oppose. En effet, ce groupe fonde sa pensée sur des croyances définies comme des certitudes rigoureusement intouchables. Il réunit un nombre restreint de personnes qui ont la même idéologie du départ puis la même force dans l’adversité par la suite et le tout s’articule autour d’un « maître à penser ». Il peut arriver, lorsque les circonstances l’amènent et que le chef s’y prête, que ce groupe se cristallise autour d’une idée politique et dérape ainsi dangereusement vers une dérive que l’on pourrait qualifier de sectaire.

Comment peut-on reconnaître les signes d’une telle dérive ? Comment reconnaitre un groupe qui s’immobilise ainsi ? D’abord, ce groupe est souvent organisé dans sa structure interne. Il est fort, unifié et fidélisé. Il est aussi minoritaire tant du point de vue du nombre que de la pensée. Son organisation est pyramidale et la centralisation du pouvoir est aux mains d’une seule personne qui dispose réellement  d’une autorité charismatique. En son sein, il n’y a pas de place au débat à moins que celui-ci ne soit autorisé, balisé et orchestré par son chef. La ligne directrice est donnée par le dirigeant et les adeptes l’endossent et la défendent jusqu’au bout, quitte à s’engouffrer, à se perdre et à trébucher dans un précipice.

Le chef d’une organisation sectaire (ou en voie de le devenir) vise le plus souvent, par des manoeuvres de déstabilisation psychologique, à obtenir de ses adeptes une allégeance inconditionnelle à sa ou ses  politique(s) afin de les maintenir sous contrôle. D’autre part, en leur enseignant que l’exercice du sens critique est à bannir car il serait une menace à l’ordre social de ce groupe; le chef arrive à rallier ses troupes derrière lui. Ce chef les disciplinent en diminuant leur l’esprit d’analyse et en les mettant en garde des conséquences à défier son autorité.

De plus, les références habituellement admises telles le consensus de la population contre ce groupe, le positionnement majoritaire ou unanime d’instances démocratique à l’encontre de ses politiques, l’éthique, les droits civiques, les valeurs morales, la loi, la démocratie et l’ordre public ne sont plus d’aucunes influences. Seule vaut l’opinion du chef et toute proposition qui lui est dissidente doit être rejetée. Pire, les personnes extérieures au groupe sont jugées comme sans scrupules, obscures, agressives et malveillantes. Elles ne peuvent que l’être, sinon elles se rallieraient au groupe, pense-t-on.

Aussi, ce groupe se plaint d’être la victime d’un sentiment de persécution constant qui le renforce subsidiairement comme réel détenteur d’une unicité véritable car son enseignement contient toutes les vérités. Si les personnes extérieures à sa pensée le martèlent de revendications qui ne sont pas approuvées par le chef, c’est signe qu’au fond, l’obstination du chef en détermine la Raison et les raisons. Mettre en doute cette philosophie est considérée comme une attaque contre le groupe, pire contre son chef. L’attaque renforce l’adhésion des adeptes vis-à-vis leur chef et endosse l’hypothèse à ce que les attaquants ne cherchent qu’à briser l’unité du groupe. Jamais il ne vient à l’esprit du chef comme de son groupe en « dérive sectaire » à que les dites attaques visent plutôt à questionner les politiques, à interroger les pratiques, à les informer de la position consensuelle de la société et à leur « faire entendre raison ».

Car ne fait partie du groupe que celui qui est endoctriné derrière son chef et ne pense pas de sa propre initiative, que celui qui suit aveuglément son « maître à penser », par peur, par confusion ou par la simple foi en son boss. Ce groupe est ouvertement fermé à toute discussion, prompt à rejeter autrui, à le mépriser et à le catégoriser même si cette affiliation force ses adeptes à se placer en position de rupture avec la société et ses normes.

Enfin, cette association ou son chef ne ménage pas les tentatives d’intimidation envers les « méchantes personnes », du seul fait qu’elles n’appartiennent pas à la même famille qu’elle, car ces personnes menacent l’homogénéité du groupe. Pour conserver son ascendance, le chef ne craint pas les détournements et les infractions car il ne peut mettre en péril l’unité de son regroupement. Une fois bien ancrées, la philosophie et les idéologies de cette alliance sont difficilement «questionnables». Elles deviennent plutôt, en définitive, inébranlables. Elles ne peuvent s’amender sans craintes, Quelles seraient les représailles du chef et de sa famille ? Serais-je la personne qui ait permis l’éclatement de son harmonie ? Bien que la structure soit totalitaire et que le comportement porte atteinte à l’équilibre social; il n’est plus possible de remettre en cause tant son fondement que ses pratiques sans s’affranchir d’une telle peur d’effondrement. Une fois que la dérive s’est emparée de cette union, l’organisation risque la « sectarisation » pure et simple si personne n’arrive à briser l’influence du chef vis-à-vis l’un ou l’autre de ses partisans.

D’un regard extérieur, il semblerait qu’il ne soit pas impossible que cette tangente affecte un groupe de personnes, malheureusement détentrices de grands pouvoirs. Je crains que cela ne se produise s’il advient que le Parti libéral ne s’exprime toujours que d’une seule voix, derrière son chef tant lors du vote de confiance d’aujourd’hui que pour le reste de son mandat. De plus en plus, le gouvernement emprunte la voie de la radicalisation des pensées de son chef et épouse la ligne de parti sans fondement logique. Il semble que le ralliement soit de plus en plus à l’aveuglette de tout raisonnement viable. Il serait pourtant primordial à ce que cette pratique cesse au plus tôt, d’autant plus pour un sujet aussi capital que l’importance à mettre à jour un système de corruption déjà trop enraciné dans la société québécoise.

Pourtant, le député qui est vraiment libre au sens du terme n’est pas seulement libre de jouir de ses choix mais il l’est aussi devant ses électeurs à exprimer clairement son approbation ou son désaccord. Acquiescera à une Commission d’enquête publique sur l’industrie de la construction, sur l’octroi des contrats, permis, subventions et nominations gouvernementales ainsi sur le financement des partis politiques que celui ou celle qui permettra à ce que l’intérêt public passe avant les intérêts partisans de son chef et de son groupe manifestement en « dérive sectaire ».

Il est encore temps de prouver que ce n’est encore qu’une « allégation ».

N’entendez-vous pas ?

vauclair-vimo@assnat.qc.ca; ministre@mddep.gouv.qc.ca; cbachand-arth@assnat.qc.ca; line.beauchamp@mels.gouv.qc.ca; lbergman-dmg@assnat.qc.ca; dbernard-rnt@assnat.qc.ca; rbernier-mont@assnat.qc.ca; sbillette-hunt@assnat.qc.ca; m.blais@aines.gouv.qc.ca; ministre@msss.gouv.qc.ca; ministre@mess.gouv.qc.ca; mcarriere-chap@assnat.qc.ca; jchagnon-wsl@assnat.qc.ca; fcharbonneau-miil@assnat.qc.ca; lcharlebois-soul@assnat.qc.ca; gchevarie-idlm@assnat.qc.ca; pierre.corbeil@mce.gouv.qc.ca; ministre@msg.gouv.qc.ca; jdamour-rdl@assnat.qc.ca; jpdiamond-mask@assnat.qc.ca; adrolet-jele@assnat.qc.ca; edubourg-viau@assnat.qc.ca; ministre@msp.gouv.qc.ca; ministre@justice.gouv.qc.ca; cabinet@mri.gouv.qc.ca; mgaudreault-hull@assnat.qc.ca; hfgautrin-verd@assnat.qc.ca; ministre@mdeie.gouv.qc.ca; jgonthier-meco@assnat.qc.ca; ministre@mtq.gouv.qc.ca; fhoudapepin@assnat.qc.ca; phuot-vani@assnat.qc.ca; ministre.famille@mfa.gouv.qc.ca; gkelley@assnat.qc.ca; clecuyer-pont@assnat.qc.ca; glehouillier@assnat.qc.ca; ministre@mamrot.gouv.qc.ca; ministredelegue@mtq.gouv.qc.ca; gmamelonet-gasp@assnat.qc.ca; ymarcoux-vaud@assnat.qc.ca; pmarsan-roba@assnat.qc.ca; mmatte@assnat.qc.ca; ministre@tourisme.gouv.qc.ca; pierre.moreau@assnat.qc.ca; nmorin-mois@assnat.qc.ca; ministre@mrnf.gouv.qc.ca; gouellette-chom@assnat.qc.ca; fouimet-marq@assnat.qc.ca; apaquet-ldr@assnat.qc.ca; pparadis-brmi@assnat.qc.ca; mpigeon-chlb@assnat.qc.ca; preid-orfo@assnat.qc.ca; frotiroti-jmv@assnat.qc.ca; ministredelegue@mrnf.gouv.qc.ca; gsklavounos-lado@assnat.qc.ca; dstamand-trri@assnat.qc.ca; ministre@mcccf.gouv.qc.ca; ministre@travail.gouv.qc.ca; ttomassi-lafo@assnat.qc.ca; svallee-gati@assnat.qc.ca; presidentcabinet@assnat.qc.ca; ministre.deleguee@msss.gouv.qc.ca; cabinet@micc.gouv.qc.ca; dwhissell-arge@assnat.qc.ca;

Madame, Monsieur,
Député(e) du Parti libéral du Québec,

Le ton est solennel. La supplique est insistante. Le Québec est souffrant. De nombreuses allégations, de nombreux faits et de nombreuses démonstrations l’ont secoué, accablé. Le Québec a besoin d’un diagnostic. Plus tôt que tard. Il lui faut connaitre ce qui l’afflige, l’étendue de son mal et les mesures nécessaires à sa réhabilitation.

Au nom de l’économie du Québec, au nom de vos électeurs, au nom du consensus exprimé par la population du Québec et de l’ensemble des organisations démocratiques, au nom de la justice et de la paix sociale, au nom de votre serment d’allégeance et de votre serment de loyauté envers le peuple québécois, au nom de vos trois principaux rôles de législateur, de contrôleurs de l’action gouvernementale et comme intermédiaire entre le citoyen et l’administration publique, je vous conjure à entendre le Québec qui vous parle et vous interpelle d’une unanime voix.

Je vous demande respectueusement, en mon rôle et au nom de mon devoir de citoyen, de vous abstenir à voter « contre » la motion de censure du Parti québécois qui fait état de l’acharnement du gouvernement et porte l’écho de la population qui réclame une Commission d’enquête publique sur les affaires, plus que troubles, sévissant présentement au Québec. Mieux, permettez que cette motion ne soit pas présentée en donnant votre appui à cette légitime enquête.

Au nom de vos enfants, de vos petits-enfants et de vos proches qui devront, tôt ou tard, payer la facture de ces faramineuses sommes qui sont détournées illégalement au profit d’une économie parallèle; je vous demande de faire paralyser ces pratiques érigées en système, sur plusieurs fronts et en de nombreux domaines, en permettant la tenue d’une telle enquête.

Il existe un moment, en cette circonstance même, où la solidarité partisane en vient à démanteler les institutions démocratiques et à creuser la méfiance des citoyens envers la démocratie et envers leurs élus.

Pour l’intérêt supérieur de la nation, veuillez avoir le courage d’amender votre point de vue, d’en convaincre assidument vos collègues ou, à tout le moins, de vous abstenir à voter contre cette motion toute aussi urgente que nécessaire. Positionnez-vous pour une Commission chargée de faire le ménage sur la corruption au Québec. Veuillez permettre, en complément des enquêtes policières somme toute indispensables, à ce que le Québec se tire de cette crise qui gangrène le présent, mais encore et surtout l’avenir du Québec, tout autant de la crise économique qui l’a frappé de plein fouet. Il en va du sort de vos concitoyens, ceux qui ont bâti le Québec, ceux qui en subissent présentement le désordre et ceux qui espèrent en lui, toujours.

Au nom de votre devoir de représentativité de la population québécoise, au nom de votre conscience sociale et de vos convictions à servir le peuple, je vous prie de vous distancer temporairement de la ligne de votre parti. Je vous prie à vous consentir un bref désaccord avec votre chef et ce, pour le bien de la démocratie. Ne croyez-vous qu’il vous soit plus bénéfique de subir les contrecoups d’une enquête immédiate, que de maintenir votre refus à en déclencher la tenue qui vous happera pourtant plus durement plus tard ? Estimez-vous que ce soit le mandat que vous ayez reçu de vos électeurs ? Ne voyez-vous pas les graves répercussions des faits soulevés ? Ne sentez-vous pas le cynisme qui monte en flèche et risque la cristallisation ? N’entendez-vous pas le Québec qui épuise ses ressources à se faire entendre ?

La raison, vous le savez, est souvent plus sérieuse que les raisons de sa peur. Permettez la légitimité de votre fonction de député, l’expression de votre propre vote, distinctif et personnel à votre conscience, au-delà du parti auquel vous êtes associé. Écoutez ! Entendez !

Acquiescez. Votre refus ne ferait qu’empirer les dommages et en accroître les coups et les coûts. Vous n’avez pas tort, sachez-le, à porter le légitime souhait à ce que les criminels se retrouvent en prison pour leurs fautes mais, par votre refus, c’est le Québec tout entier que vous emprisonnez dans son sort. Acceptez que cette motion permette un nouveau souffle au Québec. Autorisez, ce mercredi 24 novembre 2010, à laisser parler l’intelligence du peuple à travers vous. La démocratie ne s’exprime pas qu’au quatre ans et que devant une urne. Absentez votre siège si nous ne pouvez voter pour. Faites-le avant que le Québec n’abdique le sien.

Projet inachevé

Préambule

Bien que ces quelques lignes ne détiennent pas la vérité de ce qui devrait être fait et bien qu’elles s’inspirent de quelques actions déjà posées dans la passé; il n’est pas interdit d’en espérer encore la réalisation et d’en parfaire le contenu.

Bien que ces quelques lignes ne peuvent prétendre formées un plan achevé; voici quelques idées modestement proposées, certaines utopiques, certaines réalistes mais qui permettent peut-être d’y croire encore.

Les stations nécessaires

Depuis quelques décennies, le Québec ne se dirige plus, sous l’ascendance de versets bibliques ni sous le coup des positions du curé qui monte en chaire. Le Québec ne s’édicte plus à coups de symboles, de proverbes et de strophes. Depuis quelques temps, il ne s’influence plus de stances poétiques, de courants philosophiques ni ne se prescrit sous le sceau de dogmes politiques, même contemporains. Le Québec se conjugue sous l’effet d’idéologies de droite et de gauche, sous les courants de principes plus ou moins égalitaires. Presque désormais, le Québec s’ordonne et se dicte sous les seuls principes des chartes, des articles et des principes de lois qui l’avantagent ou le contraignent dans son essor. L’état québécois des années 2000 est nettement constitué de ces codes. Trop souvent, malheureusement, le bât blesse. Le Québec étant coincé dans une fédération qui ne lui ressemble guère, qui ne le respecte pas dans l’intégrité de son essence, de sa définition et de ses aspirations, se voit résolument contraint à se dégager, tôt ou tard, de ce mariage obligé. Le temps viendra. Mais cela ne se fera pas sans objectifs, sans heurts, sans obstacles, sans patience.

Ceci écrit, il est faux de croire que la souveraineté politique du Québec se fera grâce au seul aboutissement logique de l’histoire d’un peuple. Au contraire. Cette accession oblige un plan rigoureux.

Tout autant, il est faux de croire qu’il faille « vendre » la souveraineté. Cette simple sensibilisation ne percute que des « acheteurs » éphémères, ponctuellement mobilisables mais facilement influençables et trop souvent imprégnés d’un cynisme démobilisateur.

1- L’éducation populaire

Il ne suffit pas à se voter un plan pour un Québec souverain. Certes, ce dernier est essentiel pour la juste gouverne souverainiste. Il doit être près des préoccupations citoyennes, rétablir les inégalités sociaux-économiques, établir des enjeux clairs, promettre le réalisable et rallier la confiance de l’électorat. Mais il ne peut, à lui seul, réunir les gens autour d’une cause. Ni dégager un « oui éclairé » une fois devant l’urne. Ni instituer, à lui seul, un Québec, maitre chez lui. Ni permettre à ce que le Québec agisse enfin seul, en toute liberté. Ni établir un citoyen enrôlé et confiant.

Il faut plus. Il ne suffit plus à ce que soit dispensés des sessions de formation, des congrès et des conférences sur la souveraineté. Ces méthodes sont viables dans la mesure où l’objectif se loge dans le plan que nous nous donnons et dans la sensibilisation que nous souhaitons. Encore là, ne prêchons-nous pas à des gens déjà convertis ? Une fois que les politiques de nos actions seront entendus via le programme du parti, il ne suffira pas à en faire la promotion. Pour convaincre, il faut mieux.

L’éducation populaire est, me semble-t-il, la voie pour y parvenir. C’est par l’apprentissage de la citoyenneté que le cynisme diminuera et que la mobilisation s’accroîtra. C’est par le biais de l’éducation populaire que la démocratie s’exprimera, en son sens le plus noble. C’est par un courant d’idées qui milite activement pour la diffusion au plus grand nombre qu’il est possible d’espérer la mobilisation citoyenne. C’est par une campagne éducative et créative qu’il est possible de rapprocher les citoyens entre eux et les convertir en de véritables « acteurs » de changement social. Ce n’est pas le confort des « spectateurs » qui permettra au Québec d’accéder à sa souveraineté politique. Il ne suffit pas à s’informer entre nous et à encourager ceux et celles qui pensent déjà comme nous. Il faut repenser nos formules. Il faut sortir pour convaincre.

L’éducation populaire incite à l’action collective. Elle permet la découverte de l’exercice du contre-pouvoir. Elle consent à chacun le pouvoir de s’épanouir et de trouver sa place de citoyen. Elle acquiesce à chacun le devoir de progresser et de se développer au sein d’un projet mobilisateur. Somme toute, l’éducation populaire est avant tout l’apprentissage de l’initiative, de la prise de responsabilité et de l’autonomie individuelle vers le passage au plan collectif.

Sachons-le, l’éducation populaire se définit dans l’interaction. C’est un type de pédagogie. Il est autre. C’est un processus qui englobe les individus afin qu’ils soient acteurs de leur propre formation. Ce type d’éducation propose de faire émerger des pratiques collectives de mise en situation par le biais de panels, de forums et d’ateliers, méthodes incontournables pour faire vivre la démocratie participative. Cette pratique est l’élément indispensable à la construction d’un projet de société. En ce sens, elle vise à l’émancipation collective. Nous n’assistons évidemment pas à son départ. L’éducation populaire existe et de multiples occasions en ont permis l’exercice. Il faut toutefois s’y remettre, de façon plus structurée.

Au plus tôt, il faut mieux investir cette méthode.  La tournée de l’ABCD de la souveraineté est un événement louable et fort unificateur. Ses acteurs sont charismatiques et complémentaires. Toutefois, ce circuit semble rejoindre plus spécifiquement les « déjà convaincus » en trop grande majorité. Tant ce forum est nécessaire à « mettre la table » aux discussions, tant la suite doit venir par le biais de forum interactifs. pensés autrement. Il n’y a pas de démocratie si le peuple n’est pas composé de véritables citoyens investit de leurs rôles, conscient de leur importance et agissant constamment en tant que tels.

Qui plus est, l’éducation populaire est un outil essentiel pour contribuer à faire comprendre les enjeux et la complexité des situations. L’éducation populaire permet aux individus la prise de conscience de leur place et de leur rôle possible. Elle leur permet d’acquérir leur autonomie afin de maîtriser les situations, d’avoir un impact sur celles-ci plutôt que de les subir. Ce procédé contribue à la construction de la conscience individuelle et collective et permet la transformation sociale. Mais comment grouiller la participation ? Comment, au départ, attirer le citoyen ? Peut-être faudait-il mieux rejoindre le citoyen où il se trouve afin de susciter sa participation. Comment le rejoindre ? C’est le plus grand défi de ce plan. D’autres l’ont déjà affirmé. Une des meilleures pistes est déjà existante. Il faut investir plus intensément les médias traditionnels et les médias d’émergence.

A)      S’inviter sur toutes les tribunes possibles

Grosso modo, les médias offrent un public aux commanditaires. Les règles du marché sont établies et les médias, souvent considéré comme le « quatrième pouvoir », exercent leur rôle selon une subjectivité évidente. Le traitement de « la nouvelle » est tributaire de la ligne éditoriale du média en question. Fort malheureusement, la question de la souveraineté n’est passablement servie que lorsque le parti québécois est dans l’opposition.

Soyons clairs. Il n’y aurait vraisemblablement dans les médias que peu de cas de censure non-équivoque. Cependant, cela ne signifie pas que l’information ne soit pas « orientée » pour autant. La politique éditoriale, le choix de l’assignation des journalistes, le choix de la nouvelle à publier ou à diffuser, le choix de son emplacement dans les journaux et les bulletins de nouvelles ainsi que le choix quant à son caractère répétitif ou non, en sont d’éloquents exemples.

Les médias étant des entreprises de presse, très majoritairement privées, produisent l’information comme une marchandise. C’est, entre autre chose, ce qui confère à l’information son caractère si éphémère.

B)      S’allier les médias traditionnels et s’étendre au vu et au su de tous

Il faut décoder le média traditionnel, l’utiliser selon ses propres rouages et le marteler d’un seul message clair, documenté et accessible. Il faut multiplier les communiqués de presse et convoquer des conférences de presse. Il faut créer des événements-médias tels des marches, des occupations, des événements. Il faut instaurer des campagnes de pétitions, Il faut investir les tribunes des lecteurs et des lectrices dans les journaux. Il faut solliciter des entrevues. Il faut  publier des dossiers de fond dans les journaux et sur internet. Il faut appeler les lignes ouvertes à la radio et à la télévision. Il faut oser des démarches particulières auprès de certains journalistes.

Loin de vouloir rejeter ces périlleux médiums, il faut aussi atteindre les gens par la voie de d’autres tribunes.  Je pense ici aux médias alternatifs ou communautaires, les bulletins internes, les réseaux sociaux. Il faut envahir Twitter, s’emparer de Facebook. Il faut diffuser en grande quantité des vidéos sur Youtube. Il faut faire suivre les messages souverainistes au plus grand nombre. Il faut s’assurer que se trouve rapidement nos sites web lors de recherche sur la toile. Il faut investir les écoles, et les centres publics. Il faut distribuer des pamphlets, poser des affiches, susciter les débats. Il faut, au fond, une campagne à l’année, une course à relais sur plusieurs années.

2- Les agents multiplicateurs

Une fois que bon nombre de personnes ont été investi de leur véritable rôle comme citoyen, il est alors possible de compter sur leur capacité mobilisatrice. À ce compte, il faut davantage de militantisme au sein même de nos membres. L’éducation populaire ne saurait se fonder uniquement sur la conscientisation ponctuelle sans chaine de transmission structurante. L’interpellation collective est essentielle à la bonne conduite de cette méthode. Il faut transmettre. Il faut d’autres agents de transformation sociale, d’autres agents multiplicateurs. Il faut recréer, par expansion, d’autres forums d’éducation populaire.  Il faut se baser sur le plus ou moins 40 % de gens déjà convaincus et les investir de devoirs. Il faut les impliquer davantage au sein des forums. Partout, au régional comme au national. Il faut que cette base soit investie par la pratique d’éducation populaire comme véritable campagne mobilisatrice. Il faut recommencer. Il en faut davantage. Encore et encore.

3- Les leaders d’influence

Le leader d’influence est primordial pour fouetter le moral, les hauts et les bas des troupes de souverainistes. Il est capable d’inspirer et de motiver les gens à faire plus que ce qu’ils auraient fait normalement. Il est à même, en dépit des obstacles et des sacrifices personnels que cela implique, de motiver la foule à poursuivre son éducation et sa propension. Le leader d’influence est charismatique et il fait appel autant au cœur qu’à l’esprit. Il a un réel ascendant et un impact émotionnel certain sur les autres. Il est essentiel à la durée du mouvement et à la portée de l’implication. Il en faut plusieurs. Dans toutes les régions. Certains émergeront tout naturellement du groupe, d’autres le seront mandement par leur titre de députés. Ces leaders doivent servir la cause en maintenant au plus haut, la conscientisation collective des agents multiplicateurs. La cheffe de parti est à la tête des leaders d’influence, elle l’est mandatent et les dynamisent. Elle coordonne leurs actions.

4- Le projet mobilisateur

Des cohortes de souverainistes, embrigadés d’une pratique commune, par le biais de l’éducation populaire visant à élargir le nombre de francs adhérents à la souveraineté du Québec, ne sauront suffirent à elles seules. Il faut que ces citoyens, résolument confortés à ne pas laisser aux autres le soin de décider de leur sort commun, aient un projet de mobilisation qui leur est commun.

L’indépendance énergétique du Québec pourrait, assez commodément, être ce projet incitatif. Il s’agit, à mon point de vue, de la voie d’accès privilégiée pour rassembler une majorité de québécois-es à la nécessaire souveraineté politique du Québec. Notre territoire est fertile aux développements d’énergies renouvelables. Mieux, ses dénivellations permettent ce cap environnementaliste.  Il en est tout autre pour le Canada anglais. Cette distinction est majeure et permet à elle seule la scission du Canada.

Notre histoire nous enseigne que la nationalisation de l’hydro-électricité a été plus que bienfaitrice pour la société. Qu’une forte exhortation de gens se soit manifestée à en faire un succès par le passé nous dicte un terreau fertile à sa poursuite. Ce genre de chantier fait soulever un peuple, autant soit peu qu’il soit vaste et connu. Ce projet permet un avenir, au-delà du rêve et de la passion. Une fois de plus, René Lévesque a été un précurseur sur ce tableau. L’échiquier actuel commande à ce que nous terminions ce travail. Nous ne produisons pas de l’électricité avec les gaz, charbons et pétroles. Nous avons mieux. Notre avenir, comme peuple aspirant à la souveraineté de sa nation, passe par ce chantier créateur, innovateur, structurant et indépendant. Il faut que le Québec soit vert et bleu. Il faut délester les énergies polluantes au profit des sources renouvelables. Il faut devenir un modèle, un chef de file en la matière. Il faut que le Québec bénéficie des retombées économiques de l’exploitation de ses ressources fossiles et, qu’une fois la chose faite, il transforme tant son exploitation que sa consommation. C’est sous l’effigie de l’indépendance énergétique que le Québec trouvera son plein essor sur la scène internationale à titre de précurseur, de leader, de souverain. Un Québec vert et bleu, énergétiquement indépendant et politiquement souverain est possible. Il faut ce projet pour orchestrer l’éducation populaire.

5- Le point de rupture

Il s’agit ici de démontrer, par le biais de juridictions commandées, que le Québec serait plus viable s’il lui était donné d’agir seul. Des demandes de rapatriements ciblées comme étant justes, alors instituées de façon consécutives et répétées dresseront un bilan négatif de la place du  Québec, octroyé par le Canada, au sein de la fédération. Les québécois-es seront alors plus à même de constater l’échec du fédéralisme pour la distinction québécoise et le point de rupture engendré par ces multiples revendications. Le respect de l’environnement qui diffère une fois de plus le Québec du Rest Of Canada  sera mis en lumière. Il faudrait, ici également, que l’éducation populaire se charge à ce que les citoyens s’investissent de ce constat pour emboiter le pas au respect de la distinction québécoise et à la préparation d’un référendum gagnant.

6- La conjoncture alignée

Il appartiendra au Parti québécois de fixer, selon la conjoncture, le moment opportun d’appel à l’urne afin que le peuple puisse faire entendre sa décision. Au final, il appartient aux instances démocratiquement élu du parti de fixer la date de ce rendez-vous avec l’histoire. Parce que six mois ne saurait suffire à la préparation d’un référendum gagnant, il faut s’investir, encore plus et encore mieux. Parce que des années sont nécessaires à la réalisation de ce plan en six stations, il faut poursuivre la route, accélérer le pas et se faire porteur de réels acteurs de changement et ce dès maintenant.

 

 

Agir en toute liberté avec le PQ

Proposition principale  du XVIème Congrès national du PQ

Quelques opinions et réactions en tant que blogueur invité.

*Avertissement*. Le présent travail aurait pu faire l’objet de plusieurs billets. Mes excuses aux lecteurs. Que voulez-vous, il y a tant à dire.

Le 19 juin 2010, dans les airs purs et humides du flanc de montagne du Mont-Ste-Anne près de Québec, a eu lieu la Conférence nationale des Présidents-es des Conseils exécutifs régionaux du Parti Québécois. L’occasion présente, à l’ensemble des délégations, la possibilité de réagir à la proposition principale : AGIR EN TOUTE LIBERTÉ, dévoilé par le Parti québécois, comme matrice à ce que deviendra, au Congrès de 2011, le programme du parti le plus près et le plus au service des québécois.

Le Proposition principale : Agir en toute liberté

Il s’agit ici de reconnaitre au Québec son droit d’action. Le parti québécois invite tous citoyens et toutes citoyennes à se mobiliser. La matrice du Parti québécois invite le peuple à une grande marche, à un plan de société mobilisateur,  vers la reconnaissance de sa souveraineté. Il faut bien gouverner certes mais il faut maintenant, plus que jamais, bien gouverner  mais comme un état souverain.

Il s’agit aussi de saisir l’occasion pour agir, avec une croissante autonomie, pour se convaincre de la capacité d’agir seul. Maître chez soi. Voilà ce qui soulève, mobilise et rallie un peuple déjà debout.

Aussi, il s’agit de prouver aux québécoises et aux québécois que le fédéralisme d’ouverture est mort et enterré.

Pour atteindre sa véritable autonomie, il faut agir comme si nous l’avions déjà. Pour que toutes et tous se sachent capable d’Agir en toute liberté, il faut, pour une nation comme la nôtre, cesser les débats éternels avec Ottawa qui mobilise tant de temps, tant d’énergie. L’idée du « fédéralisme renouvelé » ne tient plus la route. Le ROC nous l’a récemment prouvé lors de l’enquête, commandée par le Bloc québécois, « 20 ans après Meech ». Les résultats ne font plus de doutes. Faudrait-il poser un ultimatum au fédéral ? Une date buttoir ? Un moment charnière avant la tenue d’un référendum ? Un seul ? Plusieurs référendums sectoriels ?

Somme toute, il faut se rapatrier ses champs de compétence, reprendre ce qui nous revient de plein droit. Il faut rapatrier ce qui nous manque encore à notre envol.

Plusieurs thèmes peuvent marquer et faciliter notre « émancipation ». En voici quelques-uns.

LA QUESTION DE LA LANGUE

Il faut comprendre que pour l’intérêt général, une fois établi dans des limites rigoureuses, il faille parfois déposséder le droit des uns au profit de l’intérêt des autres. C’est notamment, le cas propre aux expropriations permis par la loi. Il faut parfois, pour la nécessité du maintien de l’intérêt public et au profit de la cohésion sociale, assurer la perpétuation d’une valeur commune depuis longtemps enracinée au cœur d’une société. Il arrive que l’on doive se contraindre à céder le droit d’une minorité, en échange d’une indemnité sociale, afin d’assurer la survie d’un bien commun alors fragilisé ou bientôt annoncé comme ostracisé. Le cas de la langue possède cette légitimité et commande une telle exception.

Constats

L’historique de la langue,  la réelle statistique alarmante concernant le déclin de l’usage du français, principalement pour la métropole et sa couronne, l’inquiétant pouvoir d’attraction de l’anglais tant au point de vue culturel qu’économique ainsi que la situation géographique du français comme fortement minoritaire en terre d’Amériques commandent des mesures de francisation franches dans leurs coudées, proportionnelles aux problèmes et non-équivoques dans leurs redressements. D’ailleurs, l’enseignement de l’histoire doit reprendre sa place dans nos institutions d’enseignement. Il n’y a que par l’histoire que l’on peut véritablement saisir les enjeux contemporains.

La frêle réaction du gouvernement Charest en matière de langue, par la voie de la Loi 103 qui permet, ni plus ni moins, l’achat d’un droit constitutionnel, ne permet guère d’assimiler à ce gouvernement la juste représentativité de la nation qui l’a porté au pouvoir. Ce gouvernement agit dans ses propres intérêts et non au profit de l’intérêt public. Il faut mieux. Il faut plus.

Projetons un peu

Si de 500 à 1000 enfants par année se prévalent de la dite-loi et que leurs descendants font de même, d’ici quelques décennies à peine, plusieurs dizaines de milliers de Québécois auront pris le chemin de l’anglicisation à même les fonds publics.

Le constat actuel, des décennies après son implantation, dicte l’obligation à ce que la loi 101 se déploie pour tout le système d’éducation au Québec.

Une minorité anglo-québécoise

Statistique Canada et des spécialistes reconnus ne cessent de documenter les reculs du français. La récente étude, dirigée par Monsieur Pierre Curzi, avance le même constat. Il faut que la réaction soit proportionnelle à l’imminence du péril. À juste cause, la mesure proposée par le Parti québécois, qui consiste à étendre la Loi 101 au institutions collégiales et aux écoles non-subventionnées, doit conséquemment se concilier par le renforcement des cours de francisation qui doivent s’étendre obligatoirement en nombre, en temps, en lieu et en engagement à tous les immigrants venant d’installer au Québec. Encore, leurs coûts doivent être assumés par l’État-même qui bénéficie des cohortes d’immigrants. Forcément, la francisation devrait débuter au pays d’origine et se conclure au pays d’accueil. Il s’agit là de l’indemnité sociale pour laquelle je faisais allusion en échange de la restriction administrée d’un droit.

Nos peurs

Il ne s’agit pas d’anglophobie latente. Il s’agit plutôt du devoir de protection de la différence québécoise. Les leaders du seul État francophone du continent qui ne saurait réagir à l’assimilation anglophone, qui le menace pourtant si insidieusement, ne saurait prétendre être au service de la distinction québécoise.

La primauté du français

La primauté du français doit être instaurée et enchâssée dans une Constitution proprement québécoise, établissant nos valeurs communes dans un texte fondateur, afin que les droits et les devoirs des futurs immigrants ne miroitent que la réalité des faits. Plus, il faut une Charte québécoise de la langue française forte et actualisée. Le Québec, comme terre d’accueil de milliers d’immigrants chaque année, doit détenir le pouvoir de sa représentation, les choix de ses critères d’accueil comme la responsabilité de son intégration.

Les québécois dits « de souches » ne doivent toutefois pas être en reste. Des crédits d’impôts doivent être concédés pour tout québécois, ayant sa citoyenneté, afin que des cours d’anglais (ou de français pour les allophones et les anglo-québécois), dispensés par des écoles reconnues, puissent assurer le bilinguisme à qui en manifeste l’intérêt et en concrétise l’engagement. Le français doit être l’usage et l’anglais la « spécificité linguistique » pour le maximum de québécois et de québécoises.

Le bilinguisme

Il est impératif à ce que les cours d’anglais dispensés du primaire jusqu’au collégial, soient rehaussés en terme de qualité et de quantité afin d’assurer à nos jeunes le bilinguisme vital à leur place sur le marché du travail, à leur place dans le monde. Pour ce faire, les institutions d’enseignements devraient permettre une « immersion anglaise » d’une durée suffisante et ce, à au moins une reprise, avant la graduation du 5ème secondaire. Il ne devrait plus s’agir d’une éventuelle campagne autofinancée par les étudiants, du primaire comme du secondaire, qui manifestent le désir d’en tenir l’activité en fin d’année. Un peuple ne peut qu’être enrichi par la connaissance de plusieurs langues. Au sujet de l’éducation, le diplôme d’études secondaires devrait être obligatoire pour tous nos jeunes.

De plus, il n’y a pas que les milieux d’enseignements qu’ils faillent viser. Toute entreprise, même petite en termes de ressources humaines, devrait se conformer aux obligations linguistiques de la Loi 101. Il faut aussi que soit renforcit les mesures de sanctions applicables aux contrevenants.

Devoir de protection

Envelopper la protection du français en des bases plus coercitives n’a rien des éléments du tapage actuel et à venir dont fera état la droite au Québec. Au contraire. Se définir n’équivaut pas à s’imposer unilatéralement. Au fil des ans, plus de deux-cents (200) modifications ont irrémédiablement affaiblie la Loi 101. Les tribunaux rendent malheureusement verdicts selon les brèches de la loi. Il arrive par malheur qu’une brèche permette, au final, que le navire coule à pic.

Une volonté politique clairement exprimée d’établir le français comme langue d’usage commune du travail, de l’éducation, du commerce et de l’administration publique s’impose. Le cœur de la loi, au sens des volontés jadis présentes à son implantation, doit désormais se marier aux réalités actuelles. Il faut, qu’à jamais, le français épouse l’identité québécoise alors que l’anglais n’en soit que l’attraction « modérément supplémentaire ».

Ralliement des troupes

La question devrait concerner tous les Québécois. De tous horizons politiques. En fait, se rallier à l’urgence d’agir ne démontrerait que l’engagement réel à l’établissement d’une juridiction revisitée et actualisée aux années de la mondialisation, selon la lucidité de son précurseur René Lévesque. Au fond, il n’est pas malvenu à que l’on s’inquiète de notre langue, le français qui nous est si cher, en cette fin de semaine de la Fête des pères.  Son père-fondateur l’a célébré pour nous, avant nous. Il est temps d’investir ce legs.  Soyons les dignes porteurs de cet héritage.

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LA QUESTION DE LA SANTÉ

Au cours d’un demi-siècle seulement, le système de santé a dû s’adapter à bons nombres de réalités tantôt troublantes tantôt évolutives: changement démographique,  progrès de la science médicale, recours au privé, vieillissement de la population, exode des cerveaux, spécialisation des domaines, dette économique accrue. La transformation est importante.

Jadis, les congrégations religieuses catholiques ont joué un rôle primordial. Le système de santé a dû subir l’adaptation nécessaire à sa mutation vers une nouvelle administration, aujourd’hui largement étatique. Malgré tout, le système persiste mais il se porte mal. Le système est en fait, très éprouvé de nos jours. Il serait exagéré d’en changer les bases et les principes. Il faut toutefois revoir son fonctionnement, revisiter ses engrenages.

Constat

Le système de santé québécois est public, ce qui signifie que l’État agit comme principal assureur et administrateur, et que le financement est assuré par la fiscalité générale. Cela permet d’assurer l’accessibilité aux soins peu importe le niveau de revenus du patient. Depuis l’affaire Chaoulli en 2005, qui permet le recours au privé et pire encore, sous la gouverne de Jean Charest qui taxe la santé, cette réalité s’effrite toutefois dangereusement.

Problème systémique

Il semble bien que le gouvernement libéral ait encore et encore grande peine à conclure tout projet criant. La construction de méga-hôpitaux, qu’il ne saura même pas investir de personnel-soignants, semble beaucoup trop l’accaparer. Ce gouvernement a un problème récurrent de recrutement et de rétention de ses employés en raison du manque de souplesse qui l’afflige. Le système a un réel problème d’attraction en raison du manque de conditions aussi attrayantes que le sont celles du privée. Le gouvernement Charest a beaucoup de mal à rencontrer ses objectifs. En fait, il tente sans cesse de régler un problème systémique par un « approche-plaster ».

Le ministre Yves Bolduc tente de rassurer la population. Cette dernière n’a toutefois pas besoin d’être « rassuré par un bon médecin de famille ». Elle souhaite plutôt un Ministre de la santé qui possède une vision globale des problèmes et une capacité de résolution structurante. Qu’attend-il pour réglementer le recours à des agences privées de placement afin d’en réduire progressivement l’utilisation ? Qu’attend-il pour faire preuve de flexibilité à l’égard des infirmières qui doivent travailler seize (16) heures d’affilées ? Qu’attend-il pour changer son approche quant à la résolution des problèmes ? Pourquoi gérer la crise à la journée, à la semaine seulement ? Tout devait pourtant se régler en 2003. Vous vous rappelez ?

La gouverne des sociaux-démocrates

Il est possible ici d’Agir en toute liberté. Il est possible de s’affranchir du carcan constitutionnel canadien.

Reconnaissons d’abord qu’il est impensable de financer tout en double. Encore, tant de millions dorment à Ottawa. Cet argent est le nôtre et nous est dû. Mais avant de s’approprier la pleine autonomie en matière de santé, il y a beaucoup à faire. En fait, il est possible d’harmoniser la gouverne en même temps que son appropriation complète.

Un frein devrait être mis à toute forme de privatisation dans le système de santé et de services sociaux. Le maintien des services de santé doit impérativement demeurer universel, public et gratuit pour tout le Québec. Aucune taxation, aucun ticket modérateur, aucun service ne peut être dispensé ou hâté selon la réalité économique d’une personne. L’état doit assurer le financement du système de santé selon le modèle de la social-démocratie, depuis longtemps éprouvé. Le modèle social démocrate progressif devrait cependant mieux valoriser son personnel-soignant et reconnaitre plus adéquatement et plus promptement les diplômes étrangers. Le système de santé doit revoir en profondeur ses pratiques.

Des solutions à la récurrence

Le Parti québécois n’est pas en manque d’idée sur ce sujet. En voici quelques-unes en rafale. Nous n’avons plus les moyens de conserver les dédoublements. Ils sont en place, se subdivisent, même se nuisent. Qu’ils se trouvent à Ottawa-Québec par le biais du fédéralisme canadien ou comme doublons au Québec même. La souveraineté du Québec éliminerait les ministères, les institutions et les organismes qui se fractionnent et se redoublent. Il y aurait ici un important gain de temps et d’argent.

Cures minceur double

Ensuite, au Québec même, il faut que soit amincit des structures comme les Agences de santé. Trop de paliers d’applications décisionnelles diluent les autonomies créatrices et les capacités d’investir plus directement pour la clientèle. La prolifération de cadres a fait exploser le problème. Trop de bureaucraties, trop de structures. Les Agences de santé au Québec ainsi que les Commissions scolaires présentent ce même problème. L’argent investi est, de beaucoup, trop loin du malade et de l’élève.

Super infirmières

Tout doit être mis en œuvre afin que le citoyen ait accès à des services de santé dans les plus brefs délais et avec la plus grande préoccupation de qualité et de suivi, où qu’il se trouve au Québec. Devraient être rapidement instaurées, dispensées et valorisées les super infirmières au Québec. Il faut des cohortes d’hommes et de femmes spécialisés en la matière. Il faut que soient dispensés des programmes universitaires dans plusieurs régions du Québec, que le programme de formation soit axé, en grande partie, par le biais des stages qui investiront le réseau. Il faut que des postes à temps complet soient offerts en grand nombre dans toutes les institutions de santé au Québec.

Non seulement les super infirmières permettent-elles le désengorgement du réseau de la santé mais elles permettent des économies substantielles. Il n’y a pas que le médecin, au taux salarial qui est le sien, qui puisse diagnostiquer et médicamenter de simples infections par exemple. Le médecin de famille serait ainsi soulager dans sa pratique. Il serait pourtant si simple d’alléger la tâche des médecins de famille en misant davantage sur les infirmières praticiennes. Plus d’un québécois sur quatre n’a pas de médecin de famille au Québec. Il va s’en dire que l’on pourrait diminuer drastiquement cet inquiétant état de fait.

L’attente que nous sert le gouvernement libéral est tout à fait inacceptable. Il faut bonifier les services de première ligne. À quand des cliniques publiques de super infirmières ?

Pharmacien-clinicien

Il y a plus. Permettre aux pharmaciens le renouvellement ou le prolongement de certaines prescriptions désengorgerait également notre système de santé. Des centaines de milliers de visites à un cabinet de médecin seraient ainsi éviter et ce, chaque année. Rien n’empêche aussi à ce que le pharmacien puisse également prescrire certains traitements qui n’exigent pas des compétences médicales proprement approfondies. C’est déjà le cas pour des provinces canadiennes. Les résultats sont probants et positifs. Il faut réagir et vite. Nous sommes pourtant précurseurs dans un tas de domaine. Encore une fois, cette mesure permettrait à ce que les québécois, de toutes régions, puissent avoir accès à un médecin de famille.

Dossier de santé du Québec

Des solutions existent. En voici encore une. La fédération des médecins omnipraticiens du Québec nous révèle que l’instauration d’un dossier de santé sur support informatique de chaque patient québécois permettrait au médecin de rencontrer 20 % plus de patients chaque jour. N’est-ce pas sensiblement le pourcentage ne québécois n’ayant pas de médecin de famille ? Plutôt que de chercher à instaurer une taxe santé régressive ainsi qu’un ticket modérateur, qui n’est rien d’autre qu’une taxe sur la maladie, le gouvernement Charest devrait concentrer ses efforts sur le déploiement du DSQ. Qu’attend-il ? Ce système sera-t-il prêt avant l’arrivée du PQ au pouvoir ?

Avouons-le, il est devenu ridicule la paperasse papier que brassent et que traînent nos médecins tous les jours à l’ère informatique qui est le nôtre. Depuis longtemps la plate-forme électronique de la RAMQ fonctionne au Québec… Peut-on s’inspirer par plus petit que soi ?

Centre de production et de recherche pharmaceutique

De plus, la juste dépense dans les coûts de la médication permettrait de sauver beaucoup d’argent. La politique exige à ce que le Québec ait les meilleurs prix au Canada. Or, il n’en est rien selon des ententes secrètes conclues entre d’autres paliers gouvernementaux.

Une excellente façon de contrôler les coûts des médicaments génériques serait notamment la mise sur pied d’un Centre de recherche et de production de produits pharmaceutiques dans le but d’enrichir les capacités scientifiques du Québec, d’innover dans le domaine du médicament et de freiner la croissance des coûts en santé par la réglementation claire d’une production et d’une distribution en ce domaine.

Facteurs de prévention

La création de parcs et d’espaces pour les loisirs extérieurs, la valorisation de l’exercice physique, le déplacement sans voiture, l’éducation physique à l’école, font tous partie des mesures de prévention qui devraient être accrues. La prévention demeure une façon viable, à moyen comme à long terme, de réduire la pression contraignante sur le système de santé au Québec en agissant directement sur la demande de soins. Il n’est pas questionnable à ce que les habitudes de vie aient un réel impact sur la santé d’une population. À juste titre, il serait cohérent de sortir la malbouffe de toutes les institutions d’enseignement et des hôpitaux.

Porte d’entrée

Toute institution de santé devrait prodigués des services de première ligne pour le désengorgement des urgences en revoyant le système de répartition des urgences et des non-urgences. La pratique en CLSC et en Groupe de médecine de famille (GMF) devraient être rehaussée par divers spécialistes et une large sensibilisation à cette fin prendre effet. Des cliniques ambulatoires publiques devraient voir le jour.

Services à domicile

Ce n’est pas tout. Renforcer de façon importante les services à domicile pour les personnes en perte d’autonomie ou souffrant de déficience physique ou mentale est un besoin légitimement contemporain. Les gens veulent rester à la maison. C’est un choix normal qui, en plus, possède de larges avantages économiques. Il revient au moins dix fois moins cher à l’État de financer le maintien à domicile plutôt que l’hospitalisation pure et simple de ses aînés. Il revient au moins trois fois moins cher que d’assurer le maintien à domicile, par des mesures adéquates, que de maintenir nos aînés dans des CHSLD.

Évidemment, il n’y a pas de prix pour prendre soin de nos bâtisseurs. Ce n’est pourtant pas ce qu’elles demandent. Nos ainés veulent des soins à domicile. Il faut le leur permettre. Il faut une politique claire en ce sens. Il faut aussi que soit valorisé, reconnu et financé le travail des aidants naturels qui portent, dans l’ombre, un grand secours individuel à tant de gens. Ce bénévolat a une répercussion majeure au plan collectif. Il faut que ce réseau soit financé.

Engagement moral

Il faudrait envisager une autre possibilité. Tout étudiant en soins de la santé devrait signer un « engagement moral » de prestation de service au sein du domaine public de la santé au Québec pour une durée au moins égal à sa durée d’enseignement si cet étudiant fait appel au service de Prêts et Bourses octroyé par le gouvernement du Québec. La permanence devrait être assurée par l’État pour ces employés et un service de placement à vie, aux mêmes conditions de travail, devrait protéger tous les soignants au Québec.

Les coûts

Il n’y a pas que les 45 % du budget de l’État québécois, qui doit se consacrer au système de santé au Québec, qui a de quoi inquiéter. Le dollar investi semble, trop souvent, bien loin du patient. Il faut investir mieux. Il faut potentialiser les ressources humaines, institutionnelles et économiques. Il faut que le Parti québécois reprenne le pouvoir pour Agir en toute liberté.

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LA QUESTION DE LA LAÏCITÉ

À l’ère moderne, où la pluralité des religions commande des accommodements religieux pour la pratique quotidienne des uns; il est plus que nécessaire à ce qu’un État se dicte, par une définition claire, des balises qui viendront encadrer les requêtes qui lui seront formulés sous le sceau de la liberté religieuse. Partout ailleurs, les états se penchent ou encore ont déjà statué sur la question. Le Québec n’en échappe pas.

Charte québécoise de la laïcité

Le Parti québécois le promet. Le Québec a plus que jamais besoin d’une Charte québécoise de la laïcité afin de défendre la neutralité de l’État menacée par de nombreux accommodements de type religieux. Pour qu’une société soit respectueusement pluraliste, c’est-à-dire respectueuse de la liberté de conscience de ses citoyens, il est nécessaire que les institutions étatiques s’obligent à une totale neutralité à l’égard des croyances religieuses des uns et de l’athéisme des autres.

Cette neutralité signifie que l’État reconnaît et respecte la liberté de tous les citoyens d’adopter et de propager leurs convictions dans la mesure où cet exercice s’accomplit à l’intérieur des limites des lois de l’État. Une Charte québécoise de la laïcité doit baliser ces droits. En plus, cela permet de révéler au grand jour une condition essentielle un état de fait inaliénable au Québec : l’égalité entre l’homme et la femme. À ce propos, aucune situation, hormis la présidence d’offices religieuses, ne devrait permettre à ce que l’homme ne soit distingué de la femme et la femme de l’homme tant dans la prestation de tous services que dans la reconnaissance d’un quelconque droit. Aucun accommodement d’ordre religieux ne peut altérer ce principe. Seule une discrimination positive, permis par l’état, ne peut être autorisé et ce, que dans le seul but d’assurer l’égalité des chances, l’accession et à la rémunération équitable dans le monde du travail.

Manifestation publique

La liberté de manifestation publique de ses opinions et croyances religieuses devrait être permis pour tout lieu et en toutes circonstances où l’état ne dispense pas un service au citoyen québécois. Il faut entendre ici qu’il devrait être interdit d’arborer des signes ostensibles d’une religion donnée ou de permettre la pratique religieuse de toutes confessions ou d’en enseigner le contenu et ce, au sein de toutes les institutions relevant de l’appareil gouvernemental: assemblée nationale, organismes publics, tribunaux, institutions de santé, institutions d’enseignements, services d’ordre.

Laïcité « ouverte »

Il serait erroné de croire qu’une laïcité ouverte puisse réellement départager le religieux de l’État. Ce type de laïcité permet toutes formes d’accommodements des institutions publiques avec une religion ou une autre. C’est plutôt un mode de gestion à la pièce de la liberté de religion dans la sphère publique. La laïcité dite « ouverte » favorise l’arbitraire et pave la voie à un rapide dérapage.

Notre législation actuelle souffre d’une clarté en cette matière. Or, le Parti québécois propose, à juste titre, la laïcité complète de l’État et que cet état de fait soit clairement édictée. Pour être neutre, l’État doit être neutre. Il y va d’une logique implacable.

La déconfessionnalisation des structures scolaires est sur la voie d’être parachevée. L’état ne peut subventionner des institutions à vocation confessionnelle. Il faut maintenant passer à la séparation complète du religieux et de l’état.

Droits minoritaires

Il serait faux de croire que la déconfessionnalisation complète de l’État viendra brimer les droits des minorités. Un régime autoritaire et théocratique risquerait bien plus l’aliénation des droits. Au contraire, la laïcité de l’État permet la liberté de conscience et respecte le pluralisme puisqu’elle l’encadre alors qu’ils se retrouvent dans la sphère publique.

Respect de l’histoire québécoise

Une spécificité caractérise toutefois le Québec. En raison du caractère historique de la religion catholique ancrée depuis des décennies dans la culture québécoise, tout signe représentant cette religion devrait être permis dans l’espace public que s’ils ont déjà été mis en place ou s’ils le sont encore à des moments précis de l’année. En guise d’exemple, il serait irrespectueux de l’histoire que d’interdire l’arbre de Noël en décembre. Toutefois, il serait tout aussi irrespectueux de permettre les prières dans les assemblées municipales. La prière est une célébration intime, privée et personnelle. L’arbre de Noël est un signe festif, collectif et public de la réalité québécoise.

La croix

Tout autre signe religieux et politique, au sein de l’espace public, hormis pour les juridictions territoriales autochtones, devraient être interdits pour l’avenir. Accepter ces différents signes risquerait une surenchère de leur « expression de conviction ».

Afin d’illustrer et de concrétiser l’histoire religieuse du Québec, le crucifix à l’Assemblée nationale devrait être retiré de son emplacement actuel pour être pendu à un lieu qui en démontre le caractère historique. Ce crucifix exprime, en son non-verbal, une alliance trop étroite entre le gouvernement et la religion. Il est possible de lui conférer un statut historique qui n’entache en rien la neutralité de l’État et de ses agents.

Conséquemment, aucune mention à la suprématie de Dieu ne devrait être promulguée dans un quelconque document émanant du législatif, de l’exécutif comme du judiciaire. Pour ce dernier, les serments devrait d’ailleurs être prononcés sous les principes de la conscience sans que l’appui de la main gauche sur un texte « dit-sacré » ne soit possible.

Il faut en fait,  pour atteindre la laïcité de l’État et circonscrire les demandes d’accommodements religieux (accommodements raisonnables), affirmer dans un texte de loi, notamment dans la Charte des droits et libertés,  la portée quasi constitutionnelle de ce qu’est le Québec à ce sujet. La pratique du culte est distinctive et personnelle. Le droit d’afficher ses convictions doit être intimement réservé aux lieux de culte.

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LA QUESTION DE L’ENVIRONNEMENT ET DE L’INDÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE

Le Québec possède une des plus importantes quantités d’eau douce, donc d’eau potable, au monde. Ce n’est pas rien! Il y a là une richesse à protéger comme à exploiter. Déjà dans les années 50, 60 et 70, le Québec a su sceller sa riche créativité à des projets d’envergures qui ont mobilisé la citoyenneté québécoise. Un second virage est maintenant possible. Plus encore. Il s’agit en fait de la voie d’accès privilégiée à la réalisation de la souveraineté du Québec. Le PQ propose un Québec vert et bleu.

Délester le pétrole, un Québec vert sur une planète bleue

Il est inadéquat pour un peuple comme le nôtre, si riches de ressources naturelles, à ce que nous dépensions, par le biais de l’importation, jusqu’à 50 % de nos besoins en énergie. Le pétrole accapare malheureusement beaucoup de ce pourcentage. Notre consommation laisse une empreinte environnementale certaine. Il est nécessaire à ce que le Québec se dote de mesures de consommations vertes. La  promotion des sources d’énergie renouvelables qui ne sont pas liées au pétrole, sans abandonner l’exploration gazière dans le golfe Saint-Laurent, devrait être une priorité gouvernementale. C’est possible sous le règne péquiste.

Nouvelles énergies

L’énergie fossile devrait être lentement délaissée au profit de l’énergie renouvelable. Toute exploitation de nouvelles énergies vertes devrait passer par la nationalisation de leur bien commun. Il faut résolument miser et investir sur les énergies reconductibles : hydraulique, éolien, biomasse, géothermie, solaire, hydrogène.

Le Québec peut être le chantier novateur de la production, l’emploie et l’exportation de véhicule à moteur hybride d’abord puis être entièrement électrique ensuite. Une fiscalité de consommation devrait pointer en ce sens.

Partage

Le transport en commun par le biais d’autobus, de train grande vitesse (TGV) entre Québec et Montréal et de tramway dans la capitale doivent être mis en place ou encore consolidés afin de faciliter les transports de la collectivité en régions urbaines comme en régions rurales.

Une taxe substantielle doit être chargée à toutes entreprises d’exploitation de nos ressources naturelles telles l’eau, les ressources minières, pétrolières, gazières, minérales et forestières. Il faut une imposition « responsable pour les entreprises » et « équitables pour les citoyens ». Une taxe sur le carbone doit aussi être envisagée. Une redevance sur l’utilisation de l’eau est à discuter.

Héritage québécois

Les québécois ne devraient jamais payer plus d’un certain pourcentage (à définir démocratiquement) des coûts électriques qui sont exportés hors-Québec par leur Société d’état. Les objectifs du Protocole de Kyoto doivent être rencontrés. Le Québec doit parler en son propre non sur la scène internationale. La réduction des gaz à effet de serre doit épouser les objectifs mondiaux. La valorisation des matières résiduelles doit passer par une révision de Recyc-Québec. Le Québec doit assurer l’indépendance des ses activités portuaires. Le Québec doit être un chantier majeur de réforme, de construction et de consolidation. Le Québec doit Agir en toute liberté !

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LA QUESTION DE L’ÉCONOMIE ET DU TRAVAIL

Une seule déclaration fiscale sera exigée annuellement pour tous les québécois sous la gouverne du PQ.

Un plan strict de redressement des caisses de la Régie des rentes du Québec et de la Caisse de dépôt et de placements du Québec devrait assurer le développement économique du Québec par un rendement stable et continu.

Les sommes se trouvant au Fonds des générations devraient être directement versées en tout et ce, dès son abolition possible, au paiement de la dette du Québec.

La Caisse de l’assurance-emploi sera rapatriée au Québec tel que le veut le PQ, telles que le veulent tous les québécois. Le Québec, seul, en détiendra la juridiction. À ce propos, l’évaluation du taux de chômage ne devrait tenir compte que des chercheurs d’emploi et non de la population active. Chaque mois, le taux de chômage est gonflé par sa démarche d’évaluation. Un minimum de 60 % du salaire brut devrait être versé aux chômeurs. Un seul critère d’admissibilité de 350 heures devrait être en vigueur pour tout le Québec. Aucunes exclusions à des prestations ne devraient être possibles au-delà de 6 semaines. Un plancher minimum de 35 semaines de prestations devrait être établi pour des prestations régulières et la possibilité d’obtention de 50 semaines pour des prestations spéciales (compassion et maladie). Il faudrait bonifier et consolider les mesures active de formation vers l’emploi. Déjà, le Bloc québécois, par le biais de projets de lois, s’est montré ouvert à bonifier substantiellement le régime de l’assurance-emploi. Le PQ pourra emboîter le pas à son frère-parti.

Une fiscalité progressive, avec nouveau paliers d’imposition devrait être instaurée pour toute entreprise au Québec. Un nouveau palier d’imposition devrait idéalement être instauré pour tous contribuables, ayant un important salaire annuel, afin de favoriser une juste redistribution de la richesse par le biais des impôts.

Un plan de lutte à la pauvreté ne devra jamais viser la catégorisation des personnes mais assurer plutôt l’égalité des chances, propre de la social-démocratie, et ce pour toutes et tous. Ce modèle devrait assurer un plan de logement pour tous les québécois et un programme musclé d’aide à l’itinérance.

Une Commission d’enquête élargie sur l’industrie de la construction afin que quatre (4) vingt-cinq sous investis de nos poches rapportent un dollar en infrastructure. La possibilité de milliards de dollars se trouveraient dans ce domaine. Collusion, malversation, copinage et corruption gonfleraient les coûts de chantier jusqu’à 30 %. Comment se fait-il que le Parti libéral empoche le double de son financement habituel (plus de 8 millions de dollars) lorsqu’il est au pouvoir ?

Mandement, le Parti Québécois n’est pas en manque d’idées. Il n’est pas un parti vide comme se plait à le répéter Jean Charest. Plusieurs autres idées touchent plus précisément : la famille, l’éducation, l’immigration, le financement des partis politiques, la création de la richesse, les relations avec la communauté anglophone. Plusieurs autres thèmes abordent les institutions québécoises, la culture, l’environnement, le rayonnement hors Québec, l’entreprenariat, l’agriculture. Le PQ lance, sur la table, pour un franc débat la question de l’accessibilité à la justice, la question des régions, les peuples autochtones, les conditions de la femme au Québec, les réseaux criminalisés, le registre des armes à feu, les affaires étrangères, la souveraineté et plus encore.

Au Parti québécois, il y a tant d’idées, tant de créativités, tant de forces à canaliser, tant de projets à réaliser. Il y a tant de désirs, tant d’intentions, tant d’espoirs et tant de besoins chez les québécois. Ensemble, d’un commun effort, tout est possible.

Avec le Parti québécois, celui qui a une véritable idée de ce qu’est le Québec, celui qui a une réelle vision du Québec sans tarder, tout est possible. Débureaucratiser, fonctionner par résultats, moderniser, gérer avec transparence, gouverner avec intégrité,  terminer le mur à mur.

Abat les peurs, debout. Consentons. Déployons. Nous le pouvons. Agir en toute liberté avec un gouvernement de cœur et d’actions pour que le Québec rayonne, parce qu’il a tout d’un pays. Il le sera. L’histoire nous appelle. Demain.