Proposition principale du XVIème Congrès national du PQ
Quelques opinions et réactions en tant que blogueur invité.
*Avertissement*. Le présent travail aurait pu faire l’objet de plusieurs billets. Mes excuses aux lecteurs. Que voulez-vous, il y a tant à dire.
Le 19 juin 2010, dans les airs purs et humides du flanc de montagne du Mont-Ste-Anne près de Québec, a eu lieu la Conférence nationale des Présidents-es des Conseils exécutifs régionaux du Parti Québécois. L’occasion présente, à l’ensemble des délégations, la possibilité de réagir à la proposition principale : AGIR EN TOUTE LIBERTÉ, dévoilé par le Parti québécois, comme matrice à ce que deviendra, au Congrès de 2011, le programme du parti le plus près et le plus au service des québécois.
Le Proposition principale : Agir en toute liberté
Il s’agit ici de reconnaitre au Québec son droit d’action. Le parti québécois invite tous citoyens et toutes citoyennes à se mobiliser. La matrice du Parti québécois invite le peuple à une grande marche, à un plan de société mobilisateur, vers la reconnaissance de sa souveraineté. Il faut bien gouverner certes mais il faut maintenant, plus que jamais, bien gouverner mais comme un état souverain.
Il s’agit aussi de saisir l’occasion pour agir, avec une croissante autonomie, pour se convaincre de la capacité d’agir seul. Maître chez soi. Voilà ce qui soulève, mobilise et rallie un peuple déjà debout.
Aussi, il s’agit de prouver aux québécoises et aux québécois que le fédéralisme d’ouverture est mort et enterré.
Pour atteindre sa véritable autonomie, il faut agir comme si nous l’avions déjà. Pour que toutes et tous se sachent capable d’Agir en toute liberté, il faut, pour une nation comme la nôtre, cesser les débats éternels avec Ottawa qui mobilise tant de temps, tant d’énergie. L’idée du « fédéralisme renouvelé » ne tient plus la route. Le ROC nous l’a récemment prouvé lors de l’enquête, commandée par le Bloc québécois, « 20 ans après Meech ». Les résultats ne font plus de doutes. Faudrait-il poser un ultimatum au fédéral ? Une date buttoir ? Un moment charnière avant la tenue d’un référendum ? Un seul ? Plusieurs référendums sectoriels ?
Somme toute, il faut se rapatrier ses champs de compétence, reprendre ce qui nous revient de plein droit. Il faut rapatrier ce qui nous manque encore à notre envol.
Plusieurs thèmes peuvent marquer et faciliter notre « émancipation ». En voici quelques-uns.
LA QUESTION DE LA LANGUE
Il faut comprendre que pour l’intérêt général, une fois établi dans des limites rigoureuses, il faille parfois déposséder le droit des uns au profit de l’intérêt des autres. C’est notamment, le cas propre aux expropriations permis par la loi. Il faut parfois, pour la nécessité du maintien de l’intérêt public et au profit de la cohésion sociale, assurer la perpétuation d’une valeur commune depuis longtemps enracinée au cœur d’une société. Il arrive que l’on doive se contraindre à céder le droit d’une minorité, en échange d’une indemnité sociale, afin d’assurer la survie d’un bien commun alors fragilisé ou bientôt annoncé comme ostracisé. Le cas de la langue possède cette légitimité et commande une telle exception.
Constats
L’historique de la langue, la réelle statistique alarmante concernant le déclin de l’usage du français, principalement pour la métropole et sa couronne, l’inquiétant pouvoir d’attraction de l’anglais tant au point de vue culturel qu’économique ainsi que la situation géographique du français comme fortement minoritaire en terre d’Amériques commandent des mesures de francisation franches dans leurs coudées, proportionnelles aux problèmes et non-équivoques dans leurs redressements. D’ailleurs, l’enseignement de l’histoire doit reprendre sa place dans nos institutions d’enseignement. Il n’y a que par l’histoire que l’on peut véritablement saisir les enjeux contemporains.
La frêle réaction du gouvernement Charest en matière de langue, par la voie de la Loi 103 qui permet, ni plus ni moins, l’achat d’un droit constitutionnel, ne permet guère d’assimiler à ce gouvernement la juste représentativité de la nation qui l’a porté au pouvoir. Ce gouvernement agit dans ses propres intérêts et non au profit de l’intérêt public. Il faut mieux. Il faut plus.
Projetons un peu
Si de 500 à 1000 enfants par année se prévalent de la dite-loi et que leurs descendants font de même, d’ici quelques décennies à peine, plusieurs dizaines de milliers de Québécois auront pris le chemin de l’anglicisation à même les fonds publics.
Le constat actuel, des décennies après son implantation, dicte l’obligation à ce que la loi 101 se déploie pour tout le système d’éducation au Québec.
Une minorité anglo-québécoise
Statistique Canada et des spécialistes reconnus ne cessent de documenter les reculs du français. La récente étude, dirigée par Monsieur Pierre Curzi, avance le même constat. Il faut que la réaction soit proportionnelle à l’imminence du péril. À juste cause, la mesure proposée par le Parti québécois, qui consiste à étendre la Loi 101 au institutions collégiales et aux écoles non-subventionnées, doit conséquemment se concilier par le renforcement des cours de francisation qui doivent s’étendre obligatoirement en nombre, en temps, en lieu et en engagement à tous les immigrants venant d’installer au Québec. Encore, leurs coûts doivent être assumés par l’État-même qui bénéficie des cohortes d’immigrants. Forcément, la francisation devrait débuter au pays d’origine et se conclure au pays d’accueil. Il s’agit là de l’indemnité sociale pour laquelle je faisais allusion en échange de la restriction administrée d’un droit.
Nos peurs
Il ne s’agit pas d’anglophobie latente. Il s’agit plutôt du devoir de protection de la différence québécoise. Les leaders du seul État francophone du continent qui ne saurait réagir à l’assimilation anglophone, qui le menace pourtant si insidieusement, ne saurait prétendre être au service de la distinction québécoise.
La primauté du français
La primauté du français doit être instaurée et enchâssée dans une Constitution proprement québécoise, établissant nos valeurs communes dans un texte fondateur, afin que les droits et les devoirs des futurs immigrants ne miroitent que la réalité des faits. Plus, il faut une Charte québécoise de la langue française forte et actualisée. Le Québec, comme terre d’accueil de milliers d’immigrants chaque année, doit détenir le pouvoir de sa représentation, les choix de ses critères d’accueil comme la responsabilité de son intégration.
Les québécois dits « de souches » ne doivent toutefois pas être en reste. Des crédits d’impôts doivent être concédés pour tout québécois, ayant sa citoyenneté, afin que des cours d’anglais (ou de français pour les allophones et les anglo-québécois), dispensés par des écoles reconnues, puissent assurer le bilinguisme à qui en manifeste l’intérêt et en concrétise l’engagement. Le français doit être l’usage et l’anglais la « spécificité linguistique » pour le maximum de québécois et de québécoises.
Le bilinguisme
Il est impératif à ce que les cours d’anglais dispensés du primaire jusqu’au collégial, soient rehaussés en terme de qualité et de quantité afin d’assurer à nos jeunes le bilinguisme vital à leur place sur le marché du travail, à leur place dans le monde. Pour ce faire, les institutions d’enseignements devraient permettre une « immersion anglaise » d’une durée suffisante et ce, à au moins une reprise, avant la graduation du 5ème secondaire. Il ne devrait plus s’agir d’une éventuelle campagne autofinancée par les étudiants, du primaire comme du secondaire, qui manifestent le désir d’en tenir l’activité en fin d’année. Un peuple ne peut qu’être enrichi par la connaissance de plusieurs langues. Au sujet de l’éducation, le diplôme d’études secondaires devrait être obligatoire pour tous nos jeunes.
De plus, il n’y a pas que les milieux d’enseignements qu’ils faillent viser. Toute entreprise, même petite en termes de ressources humaines, devrait se conformer aux obligations linguistiques de la Loi 101. Il faut aussi que soit renforcit les mesures de sanctions applicables aux contrevenants.
Devoir de protection
Envelopper la protection du français en des bases plus coercitives n’a rien des éléments du tapage actuel et à venir dont fera état la droite au Québec. Au contraire. Se définir n’équivaut pas à s’imposer unilatéralement. Au fil des ans, plus de deux-cents (200) modifications ont irrémédiablement affaiblie la Loi 101. Les tribunaux rendent malheureusement verdicts selon les brèches de la loi. Il arrive par malheur qu’une brèche permette, au final, que le navire coule à pic.
Une volonté politique clairement exprimée d’établir le français comme langue d’usage commune du travail, de l’éducation, du commerce et de l’administration publique s’impose. Le cœur de la loi, au sens des volontés jadis présentes à son implantation, doit désormais se marier aux réalités actuelles. Il faut, qu’à jamais, le français épouse l’identité québécoise alors que l’anglais n’en soit que l’attraction « modérément supplémentaire ».
Ralliement des troupes
La question devrait concerner tous les Québécois. De tous horizons politiques. En fait, se rallier à l’urgence d’agir ne démontrerait que l’engagement réel à l’établissement d’une juridiction revisitée et actualisée aux années de la mondialisation, selon la lucidité de son précurseur René Lévesque. Au fond, il n’est pas malvenu à que l’on s’inquiète de notre langue, le français qui nous est si cher, en cette fin de semaine de la Fête des pères. Son père-fondateur l’a célébré pour nous, avant nous. Il est temps d’investir ce legs. Soyons les dignes porteurs de cet héritage.
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LA QUESTION DE LA SANTÉ
Au cours d’un demi-siècle seulement, le système de santé a dû s’adapter à bons nombres de réalités tantôt troublantes tantôt évolutives: changement démographique, progrès de la science médicale, recours au privé, vieillissement de la population, exode des cerveaux, spécialisation des domaines, dette économique accrue. La transformation est importante.
Jadis, les congrégations religieuses catholiques ont joué un rôle primordial. Le système de santé a dû subir l’adaptation nécessaire à sa mutation vers une nouvelle administration, aujourd’hui largement étatique. Malgré tout, le système persiste mais il se porte mal. Le système est en fait, très éprouvé de nos jours. Il serait exagéré d’en changer les bases et les principes. Il faut toutefois revoir son fonctionnement, revisiter ses engrenages.
Constat
Le système de santé québécois est public, ce qui signifie que l’État agit comme principal assureur et administrateur, et que le financement est assuré par la fiscalité générale. Cela permet d’assurer l’accessibilité aux soins peu importe le niveau de revenus du patient. Depuis l’affaire Chaoulli en 2005, qui permet le recours au privé et pire encore, sous la gouverne de Jean Charest qui taxe la santé, cette réalité s’effrite toutefois dangereusement.
Problème systémique
Il semble bien que le gouvernement libéral ait encore et encore grande peine à conclure tout projet criant. La construction de méga-hôpitaux, qu’il ne saura même pas investir de personnel-soignants, semble beaucoup trop l’accaparer. Ce gouvernement a un problème récurrent de recrutement et de rétention de ses employés en raison du manque de souplesse qui l’afflige. Le système a un réel problème d’attraction en raison du manque de conditions aussi attrayantes que le sont celles du privée. Le gouvernement Charest a beaucoup de mal à rencontrer ses objectifs. En fait, il tente sans cesse de régler un problème systémique par un « approche-plaster ».
Le ministre Yves Bolduc tente de rassurer la population. Cette dernière n’a toutefois pas besoin d’être « rassuré par un bon médecin de famille ». Elle souhaite plutôt un Ministre de la santé qui possède une vision globale des problèmes et une capacité de résolution structurante. Qu’attend-il pour réglementer le recours à des agences privées de placement afin d’en réduire progressivement l’utilisation ? Qu’attend-il pour faire preuve de flexibilité à l’égard des infirmières qui doivent travailler seize (16) heures d’affilées ? Qu’attend-il pour changer son approche quant à la résolution des problèmes ? Pourquoi gérer la crise à la journée, à la semaine seulement ? Tout devait pourtant se régler en 2003. Vous vous rappelez ?
La gouverne des sociaux-démocrates
Il est possible ici d’Agir en toute liberté. Il est possible de s’affranchir du carcan constitutionnel canadien.
Reconnaissons d’abord qu’il est impensable de financer tout en double. Encore, tant de millions dorment à Ottawa. Cet argent est le nôtre et nous est dû. Mais avant de s’approprier la pleine autonomie en matière de santé, il y a beaucoup à faire. En fait, il est possible d’harmoniser la gouverne en même temps que son appropriation complète.
Un frein devrait être mis à toute forme de privatisation dans le système de santé et de services sociaux. Le maintien des services de santé doit impérativement demeurer universel, public et gratuit pour tout le Québec. Aucune taxation, aucun ticket modérateur, aucun service ne peut être dispensé ou hâté selon la réalité économique d’une personne. L’état doit assurer le financement du système de santé selon le modèle de la social-démocratie, depuis longtemps éprouvé. Le modèle social démocrate progressif devrait cependant mieux valoriser son personnel-soignant et reconnaitre plus adéquatement et plus promptement les diplômes étrangers. Le système de santé doit revoir en profondeur ses pratiques.
Des solutions à la récurrence
Le Parti québécois n’est pas en manque d’idée sur ce sujet. En voici quelques-unes en rafale. Nous n’avons plus les moyens de conserver les dédoublements. Ils sont en place, se subdivisent, même se nuisent. Qu’ils se trouvent à Ottawa-Québec par le biais du fédéralisme canadien ou comme doublons au Québec même. La souveraineté du Québec éliminerait les ministères, les institutions et les organismes qui se fractionnent et se redoublent. Il y aurait ici un important gain de temps et d’argent.
Cures minceur double
Ensuite, au Québec même, il faut que soit amincit des structures comme les Agences de santé. Trop de paliers d’applications décisionnelles diluent les autonomies créatrices et les capacités d’investir plus directement pour la clientèle. La prolifération de cadres a fait exploser le problème. Trop de bureaucraties, trop de structures. Les Agences de santé au Québec ainsi que les Commissions scolaires présentent ce même problème. L’argent investi est, de beaucoup, trop loin du malade et de l’élève.
Super infirmières
Tout doit être mis en œuvre afin que le citoyen ait accès à des services de santé dans les plus brefs délais et avec la plus grande préoccupation de qualité et de suivi, où qu’il se trouve au Québec. Devraient être rapidement instaurées, dispensées et valorisées les super infirmières au Québec. Il faut des cohortes d’hommes et de femmes spécialisés en la matière. Il faut que soient dispensés des programmes universitaires dans plusieurs régions du Québec, que le programme de formation soit axé, en grande partie, par le biais des stages qui investiront le réseau. Il faut que des postes à temps complet soient offerts en grand nombre dans toutes les institutions de santé au Québec.
Non seulement les super infirmières permettent-elles le désengorgement du réseau de la santé mais elles permettent des économies substantielles. Il n’y a pas que le médecin, au taux salarial qui est le sien, qui puisse diagnostiquer et médicamenter de simples infections par exemple. Le médecin de famille serait ainsi soulager dans sa pratique. Il serait pourtant si simple d’alléger la tâche des médecins de famille en misant davantage sur les infirmières praticiennes. Plus d’un québécois sur quatre n’a pas de médecin de famille au Québec. Il va s’en dire que l’on pourrait diminuer drastiquement cet inquiétant état de fait.
L’attente que nous sert le gouvernement libéral est tout à fait inacceptable. Il faut bonifier les services de première ligne. À quand des cliniques publiques de super infirmières ?
Pharmacien-clinicien
Il y a plus. Permettre aux pharmaciens le renouvellement ou le prolongement de certaines prescriptions désengorgerait également notre système de santé. Des centaines de milliers de visites à un cabinet de médecin seraient ainsi éviter et ce, chaque année. Rien n’empêche aussi à ce que le pharmacien puisse également prescrire certains traitements qui n’exigent pas des compétences médicales proprement approfondies. C’est déjà le cas pour des provinces canadiennes. Les résultats sont probants et positifs. Il faut réagir et vite. Nous sommes pourtant précurseurs dans un tas de domaine. Encore une fois, cette mesure permettrait à ce que les québécois, de toutes régions, puissent avoir accès à un médecin de famille.
Dossier de santé du Québec
Des solutions existent. En voici encore une. La fédération des médecins omnipraticiens du Québec nous révèle que l’instauration d’un dossier de santé sur support informatique de chaque patient québécois permettrait au médecin de rencontrer 20 % plus de patients chaque jour. N’est-ce pas sensiblement le pourcentage ne québécois n’ayant pas de médecin de famille ? Plutôt que de chercher à instaurer une taxe santé régressive ainsi qu’un ticket modérateur, qui n’est rien d’autre qu’une taxe sur la maladie, le gouvernement Charest devrait concentrer ses efforts sur le déploiement du DSQ. Qu’attend-il ? Ce système sera-t-il prêt avant l’arrivée du PQ au pouvoir ?
Avouons-le, il est devenu ridicule la paperasse papier que brassent et que traînent nos médecins tous les jours à l’ère informatique qui est le nôtre. Depuis longtemps la plate-forme électronique de la RAMQ fonctionne au Québec… Peut-on s’inspirer par plus petit que soi ?
Centre de production et de recherche pharmaceutique
De plus, la juste dépense dans les coûts de la médication permettrait de sauver beaucoup d’argent. La politique exige à ce que le Québec ait les meilleurs prix au Canada. Or, il n’en est rien selon des ententes secrètes conclues entre d’autres paliers gouvernementaux.
Une excellente façon de contrôler les coûts des médicaments génériques serait notamment la mise sur pied d’un Centre de recherche et de production de produits pharmaceutiques dans le but d’enrichir les capacités scientifiques du Québec, d’innover dans le domaine du médicament et de freiner la croissance des coûts en santé par la réglementation claire d’une production et d’une distribution en ce domaine.
Facteurs de prévention
La création de parcs et d’espaces pour les loisirs extérieurs, la valorisation de l’exercice physique, le déplacement sans voiture, l’éducation physique à l’école, font tous partie des mesures de prévention qui devraient être accrues. La prévention demeure une façon viable, à moyen comme à long terme, de réduire la pression contraignante sur le système de santé au Québec en agissant directement sur la demande de soins. Il n’est pas questionnable à ce que les habitudes de vie aient un réel impact sur la santé d’une population. À juste titre, il serait cohérent de sortir la malbouffe de toutes les institutions d’enseignement et des hôpitaux.
Porte d’entrée
Toute institution de santé devrait prodigués des services de première ligne pour le désengorgement des urgences en revoyant le système de répartition des urgences et des non-urgences. La pratique en CLSC et en Groupe de médecine de famille (GMF) devraient être rehaussée par divers spécialistes et une large sensibilisation à cette fin prendre effet. Des cliniques ambulatoires publiques devraient voir le jour.
Services à domicile
Ce n’est pas tout. Renforcer de façon importante les services à domicile pour les personnes en perte d’autonomie ou souffrant de déficience physique ou mentale est un besoin légitimement contemporain. Les gens veulent rester à la maison. C’est un choix normal qui, en plus, possède de larges avantages économiques. Il revient au moins dix fois moins cher à l’État de financer le maintien à domicile plutôt que l’hospitalisation pure et simple de ses aînés. Il revient au moins trois fois moins cher que d’assurer le maintien à domicile, par des mesures adéquates, que de maintenir nos aînés dans des CHSLD.
Évidemment, il n’y a pas de prix pour prendre soin de nos bâtisseurs. Ce n’est pourtant pas ce qu’elles demandent. Nos ainés veulent des soins à domicile. Il faut le leur permettre. Il faut une politique claire en ce sens. Il faut aussi que soit valorisé, reconnu et financé le travail des aidants naturels qui portent, dans l’ombre, un grand secours individuel à tant de gens. Ce bénévolat a une répercussion majeure au plan collectif. Il faut que ce réseau soit financé.
Engagement moral
Il faudrait envisager une autre possibilité. Tout étudiant en soins de la santé devrait signer un « engagement moral » de prestation de service au sein du domaine public de la santé au Québec pour une durée au moins égal à sa durée d’enseignement si cet étudiant fait appel au service de Prêts et Bourses octroyé par le gouvernement du Québec. La permanence devrait être assurée par l’État pour ces employés et un service de placement à vie, aux mêmes conditions de travail, devrait protéger tous les soignants au Québec.
Les coûts
Il n’y a pas que les 45 % du budget de l’État québécois, qui doit se consacrer au système de santé au Québec, qui a de quoi inquiéter. Le dollar investi semble, trop souvent, bien loin du patient. Il faut investir mieux. Il faut potentialiser les ressources humaines, institutionnelles et économiques. Il faut que le Parti québécois reprenne le pouvoir pour Agir en toute liberté.
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LA QUESTION DE LA LAÏCITÉ
À l’ère moderne, où la pluralité des religions commande des accommodements religieux pour la pratique quotidienne des uns; il est plus que nécessaire à ce qu’un État se dicte, par une définition claire, des balises qui viendront encadrer les requêtes qui lui seront formulés sous le sceau de la liberté religieuse. Partout ailleurs, les états se penchent ou encore ont déjà statué sur la question. Le Québec n’en échappe pas.
Charte québécoise de la laïcité
Le Parti québécois le promet. Le Québec a plus que jamais besoin d’une Charte québécoise de la laïcité afin de défendre la neutralité de l’État menacée par de nombreux accommodements de type religieux. Pour qu’une société soit respectueusement pluraliste, c’est-à-dire respectueuse de la liberté de conscience de ses citoyens, il est nécessaire que les institutions étatiques s’obligent à une totale neutralité à l’égard des croyances religieuses des uns et de l’athéisme des autres.
Cette neutralité signifie que l’État reconnaît et respecte la liberté de tous les citoyens d’adopter et de propager leurs convictions dans la mesure où cet exercice s’accomplit à l’intérieur des limites des lois de l’État. Une Charte québécoise de la laïcité doit baliser ces droits. En plus, cela permet de révéler au grand jour une condition essentielle un état de fait inaliénable au Québec : l’égalité entre l’homme et la femme. À ce propos, aucune situation, hormis la présidence d’offices religieuses, ne devrait permettre à ce que l’homme ne soit distingué de la femme et la femme de l’homme tant dans la prestation de tous services que dans la reconnaissance d’un quelconque droit. Aucun accommodement d’ordre religieux ne peut altérer ce principe. Seule une discrimination positive, permis par l’état, ne peut être autorisé et ce, que dans le seul but d’assurer l’égalité des chances, l’accession et à la rémunération équitable dans le monde du travail.
Manifestation publique
La liberté de manifestation publique de ses opinions et croyances religieuses devrait être permis pour tout lieu et en toutes circonstances où l’état ne dispense pas un service au citoyen québécois. Il faut entendre ici qu’il devrait être interdit d’arborer des signes ostensibles d’une religion donnée ou de permettre la pratique religieuse de toutes confessions ou d’en enseigner le contenu et ce, au sein de toutes les institutions relevant de l’appareil gouvernemental: assemblée nationale, organismes publics, tribunaux, institutions de santé, institutions d’enseignements, services d’ordre.
Laïcité « ouverte »
Il serait erroné de croire qu’une laïcité ouverte puisse réellement départager le religieux de l’État. Ce type de laïcité permet toutes formes d’accommodements des institutions publiques avec une religion ou une autre. C’est plutôt un mode de gestion à la pièce de la liberté de religion dans la sphère publique. La laïcité dite « ouverte » favorise l’arbitraire et pave la voie à un rapide dérapage.
Notre législation actuelle souffre d’une clarté en cette matière. Or, le Parti québécois propose, à juste titre, la laïcité complète de l’État et que cet état de fait soit clairement édictée. Pour être neutre, l’État doit être neutre. Il y va d’une logique implacable.
La déconfessionnalisation des structures scolaires est sur la voie d’être parachevée. L’état ne peut subventionner des institutions à vocation confessionnelle. Il faut maintenant passer à la séparation complète du religieux et de l’état.
Droits minoritaires
Il serait faux de croire que la déconfessionnalisation complète de l’État viendra brimer les droits des minorités. Un régime autoritaire et théocratique risquerait bien plus l’aliénation des droits. Au contraire, la laïcité de l’État permet la liberté de conscience et respecte le pluralisme puisqu’elle l’encadre alors qu’ils se retrouvent dans la sphère publique.
Respect de l’histoire québécoise
Une spécificité caractérise toutefois le Québec. En raison du caractère historique de la religion catholique ancrée depuis des décennies dans la culture québécoise, tout signe représentant cette religion devrait être permis dans l’espace public que s’ils ont déjà été mis en place ou s’ils le sont encore à des moments précis de l’année. En guise d’exemple, il serait irrespectueux de l’histoire que d’interdire l’arbre de Noël en décembre. Toutefois, il serait tout aussi irrespectueux de permettre les prières dans les assemblées municipales. La prière est une célébration intime, privée et personnelle. L’arbre de Noël est un signe festif, collectif et public de la réalité québécoise.
La croix
Tout autre signe religieux et politique, au sein de l’espace public, hormis pour les juridictions territoriales autochtones, devraient être interdits pour l’avenir. Accepter ces différents signes risquerait une surenchère de leur « expression de conviction ».
Afin d’illustrer et de concrétiser l’histoire religieuse du Québec, le crucifix à l’Assemblée nationale devrait être retiré de son emplacement actuel pour être pendu à un lieu qui en démontre le caractère historique. Ce crucifix exprime, en son non-verbal, une alliance trop étroite entre le gouvernement et la religion. Il est possible de lui conférer un statut historique qui n’entache en rien la neutralité de l’État et de ses agents.
Conséquemment, aucune mention à la suprématie de Dieu ne devrait être promulguée dans un quelconque document émanant du législatif, de l’exécutif comme du judiciaire. Pour ce dernier, les serments devrait d’ailleurs être prononcés sous les principes de la conscience sans que l’appui de la main gauche sur un texte « dit-sacré » ne soit possible.
Il faut en fait, pour atteindre la laïcité de l’État et circonscrire les demandes d’accommodements religieux (accommodements raisonnables), affirmer dans un texte de loi, notamment dans la Charte des droits et libertés, la portée quasi constitutionnelle de ce qu’est le Québec à ce sujet. La pratique du culte est distinctive et personnelle. Le droit d’afficher ses convictions doit être intimement réservé aux lieux de culte.
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LA QUESTION DE L’ENVIRONNEMENT ET DE L’INDÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE
Le Québec possède une des plus importantes quantités d’eau douce, donc d’eau potable, au monde. Ce n’est pas rien! Il y a là une richesse à protéger comme à exploiter. Déjà dans les années 50, 60 et 70, le Québec a su sceller sa riche créativité à des projets d’envergures qui ont mobilisé la citoyenneté québécoise. Un second virage est maintenant possible. Plus encore. Il s’agit en fait de la voie d’accès privilégiée à la réalisation de la souveraineté du Québec. Le PQ propose un Québec vert et bleu.
Délester le pétrole, un Québec vert sur une planète bleue
Il est inadéquat pour un peuple comme le nôtre, si riches de ressources naturelles, à ce que nous dépensions, par le biais de l’importation, jusqu’à 50 % de nos besoins en énergie. Le pétrole accapare malheureusement beaucoup de ce pourcentage. Notre consommation laisse une empreinte environnementale certaine. Il est nécessaire à ce que le Québec se dote de mesures de consommations vertes. La promotion des sources d’énergie renouvelables qui ne sont pas liées au pétrole, sans abandonner l’exploration gazière dans le golfe Saint-Laurent, devrait être une priorité gouvernementale. C’est possible sous le règne péquiste.
Nouvelles énergies
L’énergie fossile devrait être lentement délaissée au profit de l’énergie renouvelable. Toute exploitation de nouvelles énergies vertes devrait passer par la nationalisation de leur bien commun. Il faut résolument miser et investir sur les énergies reconductibles : hydraulique, éolien, biomasse, géothermie, solaire, hydrogène.
Le Québec peut être le chantier novateur de la production, l’emploie et l’exportation de véhicule à moteur hybride d’abord puis être entièrement électrique ensuite. Une fiscalité de consommation devrait pointer en ce sens.
Partage
Le transport en commun par le biais d’autobus, de train grande vitesse (TGV) entre Québec et Montréal et de tramway dans la capitale doivent être mis en place ou encore consolidés afin de faciliter les transports de la collectivité en régions urbaines comme en régions rurales.
Une taxe substantielle doit être chargée à toutes entreprises d’exploitation de nos ressources naturelles telles l’eau, les ressources minières, pétrolières, gazières, minérales et forestières. Il faut une imposition « responsable pour les entreprises » et « équitables pour les citoyens ». Une taxe sur le carbone doit aussi être envisagée. Une redevance sur l’utilisation de l’eau est à discuter.
Héritage québécois
Les québécois ne devraient jamais payer plus d’un certain pourcentage (à définir démocratiquement) des coûts électriques qui sont exportés hors-Québec par leur Société d’état. Les objectifs du Protocole de Kyoto doivent être rencontrés. Le Québec doit parler en son propre non sur la scène internationale. La réduction des gaz à effet de serre doit épouser les objectifs mondiaux. La valorisation des matières résiduelles doit passer par une révision de Recyc-Québec. Le Québec doit assurer l’indépendance des ses activités portuaires. Le Québec doit être un chantier majeur de réforme, de construction et de consolidation. Le Québec doit Agir en toute liberté !
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LA QUESTION DE L’ÉCONOMIE ET DU TRAVAIL
Une seule déclaration fiscale sera exigée annuellement pour tous les québécois sous la gouverne du PQ.
Un plan strict de redressement des caisses de la Régie des rentes du Québec et de la Caisse de dépôt et de placements du Québec devrait assurer le développement économique du Québec par un rendement stable et continu.
Les sommes se trouvant au Fonds des générations devraient être directement versées en tout et ce, dès son abolition possible, au paiement de la dette du Québec.
La Caisse de l’assurance-emploi sera rapatriée au Québec tel que le veut le PQ, telles que le veulent tous les québécois. Le Québec, seul, en détiendra la juridiction. À ce propos, l’évaluation du taux de chômage ne devrait tenir compte que des chercheurs d’emploi et non de la population active. Chaque mois, le taux de chômage est gonflé par sa démarche d’évaluation. Un minimum de 60 % du salaire brut devrait être versé aux chômeurs. Un seul critère d’admissibilité de 350 heures devrait être en vigueur pour tout le Québec. Aucunes exclusions à des prestations ne devraient être possibles au-delà de 6 semaines. Un plancher minimum de 35 semaines de prestations devrait être établi pour des prestations régulières et la possibilité d’obtention de 50 semaines pour des prestations spéciales (compassion et maladie). Il faudrait bonifier et consolider les mesures active de formation vers l’emploi. Déjà, le Bloc québécois, par le biais de projets de lois, s’est montré ouvert à bonifier substantiellement le régime de l’assurance-emploi. Le PQ pourra emboîter le pas à son frère-parti.
Une fiscalité progressive, avec nouveau paliers d’imposition devrait être instaurée pour toute entreprise au Québec. Un nouveau palier d’imposition devrait idéalement être instauré pour tous contribuables, ayant un important salaire annuel, afin de favoriser une juste redistribution de la richesse par le biais des impôts.
Un plan de lutte à la pauvreté ne devra jamais viser la catégorisation des personnes mais assurer plutôt l’égalité des chances, propre de la social-démocratie, et ce pour toutes et tous. Ce modèle devrait assurer un plan de logement pour tous les québécois et un programme musclé d’aide à l’itinérance.
Une Commission d’enquête élargie sur l’industrie de la construction afin que quatre (4) vingt-cinq sous investis de nos poches rapportent un dollar en infrastructure. La possibilité de milliards de dollars se trouveraient dans ce domaine. Collusion, malversation, copinage et corruption gonfleraient les coûts de chantier jusqu’à 30 %. Comment se fait-il que le Parti libéral empoche le double de son financement habituel (plus de 8 millions de dollars) lorsqu’il est au pouvoir ?
Mandement, le Parti Québécois n’est pas en manque d’idées. Il n’est pas un parti vide comme se plait à le répéter Jean Charest. Plusieurs autres idées touchent plus précisément : la famille, l’éducation, l’immigration, le financement des partis politiques, la création de la richesse, les relations avec la communauté anglophone. Plusieurs autres thèmes abordent les institutions québécoises, la culture, l’environnement, le rayonnement hors Québec, l’entreprenariat, l’agriculture. Le PQ lance, sur la table, pour un franc débat la question de l’accessibilité à la justice, la question des régions, les peuples autochtones, les conditions de la femme au Québec, les réseaux criminalisés, le registre des armes à feu, les affaires étrangères, la souveraineté et plus encore.
Au Parti québécois, il y a tant d’idées, tant de créativités, tant de forces à canaliser, tant de projets à réaliser. Il y a tant de désirs, tant d’intentions, tant d’espoirs et tant de besoins chez les québécois. Ensemble, d’un commun effort, tout est possible.
Avec le Parti québécois, celui qui a une véritable idée de ce qu’est le Québec, celui qui a une réelle vision du Québec sans tarder, tout est possible. Débureaucratiser, fonctionner par résultats, moderniser, gérer avec transparence, gouverner avec intégrité, terminer le mur à mur.
Abat les peurs, debout. Consentons. Déployons. Nous le pouvons. Agir en toute liberté avec un gouvernement de cœur et d’actions pour que le Québec rayonne, parce qu’il a tout d’un pays. Il le sera. L’histoire nous appelle. Demain.
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